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En 1968, Béji Caïd Essebsi appelait au renouveau générationnel en politique

Il y a un demi siècle, Béji Caïd Essebsi, alors jeune ministre de l’Intérieur, appelait à passer le flambeau de la conduite des affaires de l’Etat à une autre génération. Dira-t-il aujourd’hui la même chose ?

Par Imed Bahri

Le 2 mars 1968, le quotidien ‘‘Al-Amal’’, organe du Parti socialiste destourien (PSD), parti unique de l’époque, titrait ‘‘Béji Caïd Essebsi souligne à la fin de sa visite au gouvernorat de Gabès : Nous serons honorés de céder nos responsabilités à une génération capable de prendre le flambeau pour préserver la pérennité et la souveraineté de notre Etat’’.

À l’époque, Béji Caïd Essebsi avait 42 ans et était déjà considéré comme un vieux routier de la politique tunisienne. Ministre d’Etat à l’Intérieur, il avait déjà été directeur de la sûreté nationale, et secrétaire d’État adjoint à l’Intérieur auprès du ministre Taïeb Mehiri, qu’il remplacera à sa mort en 1965. Il aura par la suite de nombreux autres postes ministériels jusqu’à son accession à la tête de l’Etat en janvier 2015, à 89 ans.

Aujourd’hui, à 93 ans, et alors que son mandat présidentiel touche à sa fin, il fait encore mystère sur sa probable candidature à un second mandat à la fin de cette année.

Certains malins, que l’on ne nommera pas par pitié et qui se reconnaîtront, le supplient même aujourd’hui de se représenter, car, paraît-il, il n’y a pas dans la Tunisie post-révolution un autre homme capable de conduire les affaires du pays. Et il est peu probable qu’aujourd’hui, le patriarche en poste au palais de Carthage, et qui semble bien s’y complaire, fera sienne cette phrase qu’il avait lui-même prononcée, dans une autre vie, il y a exactement un demi-siècle : ‘‘Nous serons honorés de céder nos responsabilités à une génération capable de prendre le flambeau pour préserver la pérennité et la souveraineté de notre Etat’’.

Non, M. Caïd Essebsi ne dira jamais cela. Lui, qui aime tant ressembler à son maître à penser, l’ancien président Habib Bourguiba, va-t-il finir aussi sa vie politique comme ce dernier, vieillard sénile et croulant, dégagé par un certificat médical et conduit à la porte du palais par des gardes nationaux ?

La question mérite bien d’être posée, car l’histoire risque d’être un éternel recommencement. Surtout en Tunisie où l’on répugne à retenir les leçons du passé.

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