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Tunisie, 95e pays le plus fragile selon le Fonds pour la paix

«Les pays d’Afrique du Nord, à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, semblent s’être bloqués dans leur zèle révolutionnaire», indique le rapport du Fonds pour la paix (FFP) de 2019, sur la fragilité des pays.

Le classement du FFP porte sur 178 pays, selon 12 indicateurs répartis en 4 grandes catégories: cohésion, économie, politique et société.

Le rapport examine ainsi les ressorts du déclin économique, le fractionnement des élites, la légitimité de l’Etat, l’inégalité du développement, l’état des services publics, la situation des droits de l’homme et l’Etat de droit, les pressions démographiques et les afflux de réfugiés enregistrés, ainsi que la fuite des cerveaux.

Ainsi, et malgré la fragilité de son équilibre socio-économique, la Tunisie reste relativement bien lotie (95e). Elle est, en tout cas, mieux positionnée que le Maroc (78e) et l’Algérie (72e).

Selon les observateurs de la situation socio-économique des pays concernés, le constat sera le même à l’avenir: «Les conditions qui ont déclenché les soulèvements populaires de masse, le Printemps arabe, demeurent existantes. […] Beaucoup d’indicateurs économiques, sociaux et politiques, continuent de s’aggraver. Les grondements de la révolution sont à nouveau en train de résonner, moins motivés par les idéaux cette fois-ci, mais plutôt par la dure réalité, et par le fait que ces idéaux n’aient pas abouti à améliorer les conditions de vie de nombreux citoyens».

Le rapport s’appuie sur l’examen des problèmes de migration, en particulier en Algérie, au Maroc et en Tunisie: beaucoup cherchent à émigrer en Europe pour vivre mieux. Il pointe également la stagnation du tourisme tunisien, suite aux attaques terroristes de 2015. Cette «fuite des cerveaux» est d’ailleurs reflétée dans l’un des indicateurs du rapport, «peut être lente à changer», et ses effets peuvent être «dévastateurs». C’est en particulier le cas pour les pays qui aspirent à une transition démocratique, comme la Tunisie, indique le rapport.

Par contre, l’étude relève une bonne amélioration de la situation de la femme tunisienne, et les avancées enregistrées en matière d’égalité des sexes.

Amina Mkada

Source: Le Diplomate Tunisien

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