Salma Elloumi Rekik, ancienne ministre du Tourisme, et ex-directrice du cabinet du président de la république, s’est fait élire présidente du parti Amal Tounes (Espoir de la Tunisie), fondé en mars 2011 par Emna Mansour Karoui.
Elue, le 28 mai dernier, présidente de Nidaa Tounes (clan Hammamet conduit par Soufiene Toubal), Salma Elloumi-Rekik n’a pas tardé à quitter ce parti, moins d’un mois après, en annonçant son intention de fonder un nouveau projet politique pour rassembler ce qu’elle appelle la «famille centriste».
En fait, cette femme d’affaires qui prit goût à la politique en intégrant Nidaa Tounes à sa création, en juin 2012, et en côtoyant son fondateur et actuel président de la république, Béji Caïd Essebsi, avait déjà une solution de rechange. Puisque, quelques jours seulement après sa démission d’un Nidaa en charpie, elle se fait élire présidente d’un nébuleux parti appelé Amal Tounes et c’est sa fondatrice et ancienne présidente, Mme Karoui, devenue, à la faveur de ce jeu de chaises musicales, secrétaire générale, qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué publié hier, lundi 1er juillet.
«Les paris sont lancés sur le montant de la transaction», commente une mauvaise langue.
On notera que Salma Elloumi n’a quitté Nidaa que lorsque le gouvernement a considéré Hafedh Caïd Essebsi comme président de ce parti, et ce conformément aux dispositions de la loi régissant les partis, faisant ainsi perdre au clan de M. Toubal et de Mme Elloumi-Rekik toute légitimité.
L’ex-ministre du Tourisme et de l’Artisanat voudrait, dit-elle, rassembler la famille progressiste, centriste et modérée autour de son nouveau parti, Amal Tounes, se prenant ainsi pour Béji Caïd Essebsi et, surtout, se méprenant sur l’étendue de son charisme et sur sa capacité à rassembler
autour de sa personne cette famille politique éclatée et divisée…
Dans cet élan rassembleur, Mme Elloumi a rencontré, hier, Ahmed Friaâ, dernier ministre de l’Intérieur sous Ben Ali, en vue d’un éventuel renforcement d’Amal Tounes. Ont également participé à cette rencontre Boujemaa Remili, membre fondateur de Nidaa, Abdelaziz Kotti, secrétaire général de Nidaa Tounes (clan Hammamet), ainsi que l’historien universitaire, Abdelhamid Larguèche, coordinateur général du congrès de Nidaa en 2016.
Bref, on improvise, on raccommode, on récupère et on tente de se donner des raisons d’exister encore en politique, alors que les élections législatives et présidentielles s’approchent à grands pas et que tout ce beau monde est paumé et se berce de douces illusions.
Y. N.
Donnez votre avis