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En route pour la présidentielle : rappel des principales recommandations du FMI à la Tunisie

A la veille du démarrage de la campagne électorale pour la présidentielle du 15 septembre 2019, nous reproduisons ci-dessus une traduction de la déclaration de David Lipton, président de conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), suite à la 5e révision du programme économique de la Tunisie, achevée le 12 juin dernier.

La vulnérabilité macroéconomique de la Tunisie reste forte

«Si la croissance s’est améliorée en 2017 et en 2018, elle reste modérée, et la vulnérabilité macroéconomique demeure forte, bien que les efforts déployés par les autorités commencent à porter leurs fruits. La bonne tenue des recettes et la réforme des subventions énergétiques ont conduit à une réduction sensible du déficit budgétaire; le durcissement monétaire a commencé à faire baisser l’inflation; et la diminution des interventions de change a permis au taux de change de mieux refléter les fondamentaux économiques. Face à un climat socio-politique domestique difficile et à des pressions extérieures, les résultats du programme ont été mitigés depuis la 4e revue.

«Pour réduire les vulnérabilités, il reste essentiel de poursuivre l’effort de stabilisation tout en veillant à l’équilibre social. À court terme, il faut continuer à mettre l’accent sur la réduction des déficits budgétaire et extérieur afin d’inverser la dynamique défavorable de la dette, de réduire l’inflation et de renforcer le filet de protection sociale pour les ménages à faibles revenus. Une meilleure communication des objectifs des politiques et réformes menées par les autorités, ainsi que de leurs justifications, en facilitera la mise en œuvre.

Les autorités tunisiennes devront faire preuve d’une discipline inébranlable

«Pour réduire le déficit budgétaire à 3,9 % du PIB en 2019, les autorités devront faire preuve d’une discipline inébranlable. Leur stratégie repose sur la bonne tenue des recettes fiscales, des réformes des subventions à l’énergie – ciblées et entourées d’une meilleure communication – et une gestion rigoureuse de la masse salariale.

«Le budget prévoit de préserver l’investissement public, propice à la croissance, et d’accroître les dépenses sociales, mais il n’est pas possible de relâcher l’effort concernant les impôts ou les dépenses courantes, après l’augmentation récente des salaires dans la fonction publique.

La politique monétaire doit mettre l’accent sur le maintien de la stabilité des prix

«La politique monétaire doit mettre l’accent sur le maintien de la stabilité des prix. De nouveaux relèvements du taux directeur se justifieraient si les projections d’inflation pour décembre 2019 dépassaient l’objectif fixé. Réduire le refinancement auprès de la banque centrale et réformer le dispositif de garanties, tout en préservant la stabilité financière, seront aussi nécessaires pour parvenir à réduire l’inflation.

«La réduction des déséquilibres extérieurs passe par la détermination par le marché du taux de change. Des adjudications concurrentielles de devises, avec des interventions réduites de la banque centrale et une communication effective avec le marché, sont essentielles pour améliorer le solde des transactions courantes et étoffer les réserves de change.

Il faut continuer à renforcer la protection sociale

«Il faut continuer à renforcer la protection sociale. En particulier, une augmentation des transferts au profit des ménages à faibles revenus doit incessamment compléter les mesures qui ont été prises récemment pour améliorer l’accès au système public de santé.

«Les réformes structurelles doivent viser l’amélioration du climat des affaires et de l’accès au crédit, afin de stimuler la contribution du secteur privé à la croissance. La nomination des membres de l’Instance nationale de lutte contre la corruption aiderait à répondre aux préoccupations quant à la corruption.

Les risques auxquels le programme du FMI en Tunisie est exposé demeurent très élevés

«Les risques auxquels le programme du FMI est exposé demeurent très élevés. Pour les atténuer, la fermeté des autorités dans leur volonté de mettre à exécution leur programme d’action et de réforme, le suivi trimestriel de celui-ci, et le soutien vigoureux des partenaires extérieurs de la Tunisie en matière d’aide financière et de renforcement des capacités, resteront essentiels.»

Traduit de l’anglais par Amina Mkada

Source : FMI.

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