Dans une vidéo publiée dans la soirée du dimanche 8 septembre 2019, sur facebook, le candidat à la présidentielle anticipée du 15 septembre, Mohamed Moncef Marzouki, a explicitement demandé aux islamistes et, plus particulièrement aux partisans du parti islamiste Ennahdha, de voter pour lui.
«Je sollicite votre confiance parce que je vous ai toujours défendus et que je ne vous ai jamais abandonnés, dans les moments les plus difficiles, quand j’étais président la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), et quand j’étais président de la république. C’était mon devoir, mais j’aurais pu vous abandonner, et je ne l’ai pas fait», a-t-il déclaré.
«Je continuerai à vous défendre, avec la même force, jusqu’à ce que les menaces qui vous frappent, à l’intérieur et à l’extérieur, soient levées. Je demande également votre confiance parce que j’ai respecté et je respecterai le sacré et parce que j’exécuterai toutes les décisions de l’Instance vérité et dignité (IVD) (faisant allusion aux dédommagements matériels demandés par d’anciens prisonniers islamistes, ndlr). Vos voix sont nécessaires pour moi pour vaincre le régime corrompu. Ils nous ont vaincus avec leur vote utile. Cette fois, j’espère qu’on leur rendra la monnaie de leur pièce», ajoutera-t-il.
L’ancien président provisoire de la république (2011-2014) a indiqué, par ailleurs, que les partis croient pouvoir s’approprier une partie du peuple, tandis que lui, il ne partage pas cette vision, considérant que les relations humaines doivent être personnelles.
M. Marzouki a, d’un autre côté, assuré qu’il s’adressera désormais quotidiennement, et jusqu’au jour du silence électoral, prévu pour le 13 septembre 2019, aux différentes composantes du paysage politique tunisien, étant donné que le président de la république se doit d’être celui de tous les tunisiens.
Rappelons que le parti Ennahdha a son propre candidat pour cette élection présidentielle, à savoir Abdelfattah Mourou, mais M. Marzouki,
qui doit sa présidence par intérim, entre janvier 2012 et décembre 2014, aux Nahdhaouis, et qui est passé au second tour de la présidentielle de 2014 grâce aussi à leurs voix, avant d’être battu par le laïc Béji Caïd Essebsi, espère bénéficier encore une fois du vote des islamistes, alors qu’il ne s’entend plus avec leurs dirigeants.
C. B. Y.
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