L’Espérance sportive de Tunis (EST) a encore raté son entrée en Coupe du monde des clubs, samedi 14 décembre 2019, cette fois face au club saoudien d’Al-Hilal, vainqueur 1-0 grâce à un but du rentrant Bafe Gomis (73’‘). Et l’objectivité incite à dire que l’EST a été battu par plus fort que lui. Le club «sang et or» a encore manqué le palier supérieur.
Par Hassen Mzoughi
L’EST n’a pas réussi son match par manque de maîtrise, de fraîcheur et d’inspiration, cédant le match à son adversaire qui n’en demandait pas plus pour imposer son rythme et son potentiel technique. Et faire logiquement la différence sur ce qu’il a montré sur tous les plans technique, tactique et physique.
L’entraîneur d’Al Hilal a lui aussi battu Mouine Chaabani par son coaching réussi, en faisant entrer l’avant-centre français Gomis à la place d’un milieu de terrain à 25’ minutes de la fin, pour jouer avec 2 attaquants en pointe. Son choix allait être porteur.
Ce n’est pas chèrement pays
Al-Hilal pouvait déjà faire le trou dès la première mi-temps. En effet, l’EST a souffert en face au jeu rapide et en mouvement des Saoudiens, et sans Moez Ben Cherifia ainsi que le duo de la défense centrale, Mohamed Ali Yaacoubi et Abdelkader Bedrane, l’affaire se serait compliquée dès cette période initiale même si Anice Badri était très près d’ouvrir la marque, à la 13e minute, ratant un cadeau du gardien Al Muaiouf, avant de manquer le cadre 7 minutes plus tard sur un service de Kwame Bonsu.
L’EST a peiné pour deux raisons : primo son milieu de terrain était mal organisé, laissant beaucoup d’espace aux Hilaliens, et son attaque avec Hamdou Elhouni qui n’a pas eu le rendement souhaité sur le côté gauche, le contraire de Badri, très entreprenant et véritable danger sur son couloir; secundo Abderraouf Benguit a joué très loin de l’attaque, ce qui a handicapé l’équipe dans le domaine de la construction. En seconde mi-temps, le facteur va être un autre motif de la défaite.
Moez Ben Cherifia, le sauveur
Al-Hilal n’a donc pas tardé à mettre la pression sur l’EST par sa maîtrise technique, son changement de rythme à l’approche de la zone adverse et la très bonne disposition notamment de Khribine et Eduardo, deux véritables poisons en l’absence des deux cadres offensifs, Giovinco et Gomis.
Face à de grosses difficultés dans le jeu, notamment pour remonter rapidement la balle, l’EST a dû forcément s’en remettre à sa grande capacité défensive. Dans ce domaine, le gardien Moez Ben Cherifia s’est montré décisif sur deux sérieuses alertes saoudiennes (22’, 45’), tout comme Yaacoubi et Bedrane, pour nettoyer la zone.
L’EST a manqué son rendez-vous face à un adversaire organisé et doté de joueurs notamment étrangers de haut niveau. Pour passer à un palier supérieur, les «sang et or» ont besoin de compétiteurs d’un niveau technique et mental plus élevé. La domination qu’ils exercent en Tunisie et, à un moindre degré, en Afrique ne doit pas les tromper sur leur véritable valeur au plan international.
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