Mourad Ben Chaabane, président de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), a fait part à Express FM, ce mercredi 18 mars 2020, de recommandations importantes pour aider à relacer l’investissement en Tunisie. Elles portent, entre autres, sur la privatisation des entreprises publiques et la suppression définitive des séances uniques.
Mourad Ben Chaabane a présenté lors de son interview un état des lieux de l’économie en Tunisie, en lien avec la situation sanitaire actuelle dans le monde.
Il a souligné que la Bourse de Tunis ne fermera pas ses portes comme l’ont fait celles des Philippines ou d’Abu Dhabi. «Ce n’est pas le moment. Personne ne sait combien durera cette crise», a-t-il justifié. Il a assuré que la BVMT continuera à travailler et ouvrira ses portes de 8:30 à 12:00.
La situation n’est pas la même qu’au moment de la révolution de janvier 2011, lorsque le marché boursier a été fermé, mais pour d’autres considérations, a expliqué M. Ben Chaabane, qui a ajouté que le marché boursier reste le miroir de l’économie, insistant pour que les investisseurs fassent preuve d’un peu de patience.
M. Ben Chaabane a aussi évoqué les répercussions des mesures impératives imposées par la situation actuelle dans le monde, qui ont été prises par les dirigeants politiques. Il reconnaît que la situation est difficile dans le monde entier, et que la chute de 14,2% de l’indice boursier en Tunisie n’est pas catastrophique, par rapport à celles de beaucoup d’autres pays comme la France (-30%), le Maroc (-23%), Dubaï (-36%), l’Arabie Saoudite (-27%), ou encore, Abu Dhabi (-30%).
«Nous devons sortir de cette crise économique mondiale, avec le minimum de pertes» dit-il, espérant qu’elle ne se prolongera pas jusqu’à juillet prochain, d’autant plus qu’une quinzaine de jours n’affecteront pas beaucoup l’économie, si elles sont suivies d’un bon retour au travail et d’une reprise dynamique des activités.
M. Ben Chaabane a aussi souligné la nécessité de mettre fin à la séance unique en été, et de privatiser les entreprises publiques, dont la majorité sont en difficulté et pèsent sur les finances publiques. Ce qui est certain aujourd’hui, considère-t-il, c’est qu’il y aura des changements qui interviendront dans l’économie mondiale, dans la période d’après la crise du coronavirus.
Le président de la BVMT a aussi commenté en détail le cours des actions, la liquidité, la baisse de l’indice boursier, la fragilité des petites et moyennes entreprises, le volume des affaires, la privatisation nécessaire des entreprises publiques, le problème des employés payés sans travailler, et les conséquences qui en découlent.
A. M.
Donnez votre avis