Les scandales quasi-quotidiens du parlement tunisien ont fini par indigner une grande partie du peuple. Certains appellent même à dissoudre le parlement et à réorganiser des élections législatives. C’est notamment le cas de Fatma Mseddi.
L’ancienne députée de Nidaa Tounes a, en effet, annoncé aujourd’hui, jeudi 14 mai 2020, la tenue d’un sit-in Errahil 2 (Le départ), pour appeler à la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Intervenant sur les ondes d’Express FM, Mme Mseddi a indiqué que cette initiative pacifique verra le jour à partir du 1er juin, soit dans 2 semaines, et qu’elle est motivée par la frustration des citoyens face aux agissements des députés, qui ne représentent plus, selon ses dires, les Tunisiens.
La politicienne a notamment évoqué «des conventions coloniales», faisant allusion aux projets de loi proposés par Ennahdha sur des accords avec la Turquie et le Qatar, susceptibles d’affecter la souveraineté du pays selon de nombreux observateurs.
«Il n’est plus possible de continuer ainsi. Les députés qui se trouvent dans l’hémicycle sont en train de servir leurs intérêts personnels et pas celui du pays», a-t-elle également regretté.
Et de rappeler que certains députés ont des antécédents judiciaires, notamment pour des affaires liées au terrorisme et à la corruption. «Ils profitent de l’immunité parlementaire pour échapper à la justice. […] Nous vivons dans un Etat mafieux», continue-t-elle à déplorer.
Pour ce qui est du mouvement Errahil 2, elle a précisé qu’il était né à travers des pages Facebook et par des groupes de différentes appartenances politiques et associatives, expliquant qu’en raison du confinement sanitaire, les gens étaient obligés d’exprimer leur colère de façon exclusivement virtuelle.
Notons que ce mouvement est inspiré du sit-in qui porte le même nom, observé pendant plusieurs mois devant le siège de l’Assemblée nationale constituante (ANC) en 2013 et ayant conduit à la démission du gouvernement Ali Larayedh et à la fin de la première expérience d’Ennahdha au pouvoir.
C. B. Y.
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