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Abdelkarim Harouni : «L’élargissement de la coalition gouvernementale est devenu une condition obligatoire»

Il ne se passe pas une occasion sans que le mouvement Ennahdha ne réclame l’élargissement de la coalition gouvernementale, pour y intégrer Qalb Tounes. Aujourd’hui, cela est devenu «une condition et une obligation», d’après les termes employés par Abdelkarim Harouni. Mais qu’est-ce qui explique cette évolution ?

Même s’il ne l’a pas dit directement, lors de la conférence de presse tenue ce lundi 29 juin 2020, ce sont clairement les soupçons de conflits d’intérêts et de corruption financière entourant désormais le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, qui expliquent cette élévation du ton de la part du président du conseil de la Choura du mouvement islamiste.

Fakhfakh, étant dorénavant fragilisé par cette affaire, devrait accepter la demande nahdhaouie, si elle est exprimée plus fermement, avec moins de résistance qu’auparavant, estiment, sans doute, les dirigeants islamistes, qui auraient donné à M. Harouni la tâche de commencer cette nouvelle manche de bras de fer avec le chef du gouvernement.

L’ancien ministre du Transport (2012 – 2013) a, parallèlement, indiqué (comme si les deux sujets étaient pour lui indépendants) qu’Ennahdha continuera à soutenir le gouvernement Fakhfakh en attendant la fin des enquêtes relatives à ladite affaire de suspicion de conflits d’intérêts.

Cependant, il est évident que le parti de Rached Ghannouchi, président du Parlement, se fout, en réalité, royalement des conflits d’intérêts, de la corruption et des dépassements de la loi de façon générale. La preuve est qu’il veut intégrer Qalb Tounes au gouvernement, même si le président de ce parti est très sérieusement accusé de corruption financière, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent.

D’ailleurs, des dirigeants Ennahdha font eux-mêmes face à des scandales financiers, à l’instar de l’affaire du «Sheraton gate» ou encore de celle relative au recours illégal du parti à une société de lobbying étrangère lors de sa campagne électorale.

C. B. Y.

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