Des slogans accusateurs visant Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ont été criés aujourd’hui, lundi 6 septembre 2020, lors des funérailles de l’adjudant Sami Mrabet, victime, hier matin, d’une attaque terroriste à Akouda (Sousse).
En Tunisie, plusieurs observateurs, analystes et simples citoyens pensent que le terrorisme est intimement lié à l’islam politique, dont le leader et le plus grand représentant en Tunisie est Rached Ghannouchi.
C’est ce qui explique ce genre de chants et de slogans, quasi-systématiques après chaque opération terroriste.
Rappelons que Ghannouchi prônait, à travers ses écrits, sa politique et ses déclarations qui ont précédé la révolution, un islam extrémiste, avant d’adoucir progressivement son discours, depuis 2011, en s’adaptant aux circonstances nationales et internationales des années 2010, reniant, notamment, son adhésion à l’organisation des Frères musulmans.
Cela ne l’a, néanmoins, pas empêché, de dire, en 2012, que les salafistes djihadistes lui rappelaient sa jeunesse. Il avait aussi soutenu : «Ce sont nos enfants et ils prônent une nouvelle culture».
Dans une réunion avec un groupe de salafistes, la même année, dont la vidéo a été fuitée sur les réseaux sociaux, il leur disait notamment de patienter, de diffuser leur idéologie parmi la population et d’infiltrer la police, l’armée, la justice et l’Etat en général, «qui ne sont pas encore garantis», avait-il alors précisé.
Ce fut une erreur de communication ô combien révélatrice de la (vraie) idéologie du cheikh, qui est considéré comme l’un des dirigeants de l’organisation internationale des Frères musulmans, classée comme terroriste dans beaucoup de pays. Un projet de loi pour adopter cette même classification en Tunisie a été proposé il y a plusieurs mois par le Parti destourien libre (PDL) mais le bureau de l’Assemblée, contrôlé par les islamistes, l’a rejeté.
C. B. Y.
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