L’affaire de la cargaison de blé pourri déchargée au port commercial de Sousse le 29 août 2019, malgré l’opposition de Nawel Mahmoudi, alors chargée d’assurer le contrôle sanitaire des produits au port de Sousse, semble connaître des rebondissements.
Par Imed Bahri
La cargaison venait de l’Ukraine devait être déchargée dans un port turc, le 10 août 2019, mais le bateau la transportant avait été empêchée d’accoster, la marchandise ayant été jugée dangereuse pour la santé.
C’est ainsi que dans de bien curieuses circonstances, la cargaison a été débarquée au port de Sousse, le 29 août, et livrée à un important industriel de la région opérant dans le domaine des pâtes alimentaires, avec la complicité d’agents publics à plusieurs niveaux, ainsi que des cadres syndicaux de la région.
Lorsque Mme Mahmoudi a ébruité l’affaire, les services de contrôle de l’Etat se sont mis en branle, mais ce n’était pas pour enquêter sérieusement sur ce ce qui constitue un grave délit d’atteinte à la sécurité sanitaire des citoyens, mais pour faire semblant, jeter la poudre aux yeux et conclure à la fin que la livraison s’était déroulée selon les règles, et ce dans une évidente volonté de protéger des gros pontes de l’administration au service d’un puissant industriel lui-même lié à deux grands partis politiques, qu’il n’est pas difficile de deviner.
Hier, Mme Mahmoudi, qui affirme avoir échappé à deux tentatives d’assassinat en lien avec cette affaire (elle a été menacée, agressée et sa voiture saccagée), a, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, crié victoire, affirmant que son action pour faire la vérité sur cette affaire est en voie d’aboutir.
C’est ce qu’a confirmé, aujourd’hui, samedi 10 octobre 2020, Jabeur Ghenimi, procureur adjoint de la république près du tribunal de Sousse, en confirmant l’existence de poursuites judiciaires dans deux dossiers, le premier portant sur la fameuse cargaison de blé pourri, et le second relatif à un agent de la santé attaché au port de la Perle du Sahel qui falsifiait des documents et livrait de faux certificats médicaux.
Selon Mme Mahmoudi, il y a eu plusieurs arrestations, interrogatoires et sanctions administratives. Et la présidence de la république est entrée en ligne. Des rebondissements sont attendus et des têtes vont tomber.
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