La perspective d’une victoire prochaine sur l’épidémie du coronavirus (Covid-19) devient très plausible avec le début de la campagne de vaccination dans plusieurs pays, mais à l’approche d’un nouvel an à haut risque, nous sommes encore loin d’être sortis d’affaire, surtout si on se laisse aller à quelque relâchement.
Par Pr Faouzi Addad *
Le choix du vaccin contre l’épidémie du coronavirus (Covid-19) commence à se préciser pour la Tunisie, qui vient de signer un premier contrat avec les laboratoires américains Pfizer. Faut-il s’inquiéter de ce choix ou plutôt s’en féliciter ?
On doit vacciner au moins 5 millions de Tunisiens
Il y a, à mon avis, deux éléments de satisfaction. Le premier c’est qu’il s’agit du vaccin qui sera le plus recommandé par les comités scientifiques les plus performants et les plus transparents dans le monde. Tous les pays occidentaux ont choisi ce vaccin pour sa très haute efficacité et la sécurité offerte par les données de la phase 3 de son étude publiée.
Le second élément de satisfaction vient du délai du début de la vaccination, probablement au second trimestre de 2021, nous laissant ainsi suffisamment de temps pour détecter d’éventuels problèmes sur ce nouveau type de vaccin à plus long terme ou d’éventuels souches résistantes mettant en échec son efficacité.
Je tire donc mon chapeau à tous ceux qui ont été derrière ce double choix. Mais d’autres vaccins entreront peut-être en course car nous ne pourrons satisfaire les besoins d’au moins 5 millions de Tunisiens à vacciner en comptant sur une seule firme.
Nous sommes loin d’être sortis d’affaire
En attendant, on doit trouver une solution pour éviter une recrudescence des contaminations à l’occasion de la fête du nouvel an, le 31 décembre courant, tout en veillant à préserver l’économie tunisienne. C’est un véritable casse-tête, mais les cas de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, où la pandémie a fortement repris cette semaine, prouvent que nous sommes loin d’être sortis d’affaire, surtout si on se laisse aller à un quelconque relâchement. Le pic de la seconde vague est certes derrière nous, mais nous sommes dans une phase de plateau qui persiste depuis un certain temps. Une bonne raison pour ne rien lâcher.
* Professeur en cardiologie.
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