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Affaire du bureau de l’UIOM à Tunis : Pour Abir Moussi, «le combat continue»

Abir Moussi donne de nouveaux rendez-vous à ses adversaires islamistes.

Comme à son habitude, lorsqu’il s’agit de faire front à l’invasion islamiste, la présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi ne lâche jamais le morceau. Sitôt les protestataires destouriens délogés par les forces de l’ordre de l’avenue Kheireddine Pacha, où se trouve le siège de la filiale tunisienne de l’Union internationale des oulamas musulmans (UIOM), une officine chargée par ses bailleurs de fonds de propager l’extrémisme religieux, que l’inépuisable machine du PDL s’est remise en marche. Certes, le sit-in est levé, la tente est démontée par la force publique, les banderoles et autres matériels des PDListes ont été arrachés, mais, pour la dame de fer, «les choses ne s’arrêteront pas là». Vidéo.

Par Marwan Chahla

Hier, jeudi 11 mars 2021, dans un enregistrement vidéo de 35 minutes posté sur son compte Facebook (FB), la présidente du PDL a analysé cette affaire de la présence sur le territoire tunisien d’un bureau de l’UIOM, le sit-in organisé par son parti, depuis novembre dernier, devant le siège de cette filiale de l’organisation fondée par le prédicateur djihadiste Youssef Al-Qaradawi et le point culminant de cette campagne «anti-khwanjia», mardi et mercredi, où, à tout instant, le pire pouvait arriver.

Dénonciations pêle-mêle

Malgré l’éviction de la centaine de militants PDListes de l’avenue Kheireddine Pacha, pour Abir Moussi, ce départ est loin, très loin, d’être une défaite. Bien au contraire, «nous avons vaincu et notre combat se poursuit», revendique la présidente du PDL. Elle en veut pour preuve «toute cette force brutale, cette énorme machine de la répression dont il a été fait usage pour nous déloger et nous faire taire.»

D’ailleurs, à ce propos, Abir Moussi a tiré à boulets rouges sur bon nombre de parties qui, par leurs positions actives ou passives, ont été complices : elle a dénoncé l’attitude de Hichem Mechichi, doublement coupable en tant chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur par intérim, «la sourde oreille» du chef de l’Etat Kaïs Saïed et le silence complice du gouverneur de Tunis, Chedly Bouallègue, «l’exécutant de cette basse œuvre» de l’éviction des militants PDListes de l’avenue Kheireddine Pacha.

La présidente du PDL a réservé le meilleur de sa sortie d’hier sur les réseaux sociaux aux «Kwanjia» (les Frères musulmans), comme elle aime appeler les membres du parti islamiste tunisien Ennahdha, ses ennemis de toujours, dont la présence, relève-t-elle, a été forte. «La mise était trop importante pour qu’ils ne montent pas au créneau. Une fois encore, nous les avons démasqués. Les Nahdhaouis, leurs alliés d’Al-Karama et les ex de la Ligue de la protection de la révolution ont été obligés d’agir à découvert et de s’exposer», a-t-elle souligné. Et d’ajouter : «Les Tunisiens ont vu cela. Les Tunisiens ont été témoins, ils savent tout sur les intentions des Khwanjia», martèle-t-elle.

Abir Moussi reprend son souffle

Nous connaissons la suite des confrontations de l’avenue Kheireddine: Abir Moussi et ses compagnons du PDL ont subi les violences physiques et verbales les plus abjectes pour quitter les lieux. D’ailleurs, en évoquant, dans son enregistrement vidéo sur FB, ce moment fort de l’expulsion des protestataires, la présidente du PLD s’en est étouffée, a dû marquer un temps d’arrêt, prendre une gorgée d’eau, avant de reprendre ses propos.

Pour elle, le bilan de cette partie de bras-de-fer est largement positif : cette bataille a permis à Abir Moussi et au PDL de marquer des points non seulement au dépens des Khwanjia mais également au détriment des soi-disant «progressistes», de certains médias et de certains has-been de la scène politique comme Ahmed Néjib Chebbi –qui aurait souhaité «que les choses se passent autrement et que l’ordre et la paix soient respectés… au lieu de soutenir les sit-inners de l’avenue Kheireddine qui se battaient pour la Tunisie», a déploré Mme Moussi.

Mais il n’y a pas qu’Ahmed Néjib Chebbi, dirigeant d’un nébuleux mouvement appelé Amal (Espoir), rassemblant un ramassis de has been et de losers, pour l’avoir poignardé dans le dos en prenant le parti de ses adversaires, censés être les leurs aussi. D’autres pseudos progressistes modernistes et même d’anciens destouriens ayant tourné casaque font aujourd’hui les fines bouches en multipliant les déclarations oiseuses pour prendre le parti des islamistes, maîtres du jeu politique actuellement (mais pour combien de temps encore ?), dont, en bons opportunistes, ils espèrent un improbable renvoi d’ascenseur.    

Bref, pour l’infatigable Abir Moussi, la dure épreuve du sit-in fait à présent partie de l’histoire : «Un cocktail de miel, d’huile et de jus de citron, et peut-être aussi une consultation médicale, devront suffire pour nous repartions à la charge», dit-elle avec ironie, en donnant de nouveaux rendez-vous à ses adversaires. Une manière de dire : «Rien ne nous arrêtera».

Vidéo.

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