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Le poème du dimanche : ‘‘Définition de la poésie’’ de Boris Pasternak

Né le 10 février 1890 à Moscou et mort le 30 mai 1960 à Peredelkino, près de la capitale russe, Boris Pasternak est un poète de l’âge d’argent russe, traducteur et romancier russe, lauréat du prix Nobel de littérature en 1958. Il s’est rendu célèbre par un immense roman ‘‘Le docteur Jivago’’, adapté au cinéma par l’Américain David Lean en 1965 et interprété par l’inoubliable Omar Sharif.

Fils d’artistes – son père était professeur de peinture et sa mère pianiste – Boris Pasternak grandit dans un univers intellectuel fécond. D’illustres personnages, à l’image de Rainer Maria Rilke ou de Léon Tolstoï, rendent régulièrement visite à ses parents et le sensibilisent à l’art et aux lettres.

Après quelques années d’études à l’université de Saint-Pétersbourg, il publie en 1914 et 1917 deux recueils de poèmes qui ne connaîtront pas une grande notoriété. Teintés de musicalité, ils sortent dans l’indifférence générale. En revanche, son recueil ‘‘Ma sœur, la vie », écrit en 1917 et imprimé en 1922, le consacre auprès du grand public russe.

Durant la Première Guerre mondiale, il enseigne et travaille dans une usine chimique de l’Oural. Après la guerre, il acquiert une grande réputation, pour ses traductions de William Shakespeare, Mary Shelley, Paul Verlaine ou encore Goethe…

En 1957, paraît en Italie, ‘‘Le docteur Jivago’’, souvent considéré comme l’oeuvre la plus aboutie de Boris Pasternak. L’œuvre, malgré un succès international, est condamné, en URSS, par les autorités. Et lui valut, en 1958, le Prix Nobel de Littérature, pour «sa réalisation importante à la fois dans la poésie lyrique contemporaine et dans le domaine de la grande tradition épique russe».

C’est un bruit de glaçons écrasés, c’est un cri,
Sa strideur qui s’accroît et qui monte,
C’est la feuille où frémit le frisson de la nuit,
Ce sont deux rossignols qui s’affrontent,

C’est la suave touffeur d’une rame de pois,
L’univers larmoyant dans ses cosses,
Le jardin potager où Figaro s’abat
En grêlons du pupitre et des flûtes.

C’est cela qu’à tout prix retenir veut la nuit
Dans les fonds ténébreux des baignades
Pour porter une étoile au vivier dans les plis
De ses paumes mouillées, frissonnantes.

On étouffe, plus plat que les planches sur l’eau,
Et le ciel est enfoui sous une aune.
Il siérait aux étoiles de rire aux éclats,
Mais quel trou retiré que ce monde !

(Eté 2017). Extrait de ‘‘Ma soeur la vie’’.

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