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Habib Essid sur ses grands chevaux: Désormais, tolérance zéro!

Habib-Essid-AssembleeCritiqué pour son manque de fermeté à l’égard des fauteurs de troubles, Habib Essid fait monter le ton et lance des avertissements. Plus de place, désormais, à l’indulgence!

Par Imed Bahri

Habib Essid a appelé, aujourd’hui, les Tunisiens à un «sursaut patriotique, porté par la bonne foi, la confiance mutuelle et la conscience des difficultés et des exigences de l’étape actuelle».

Le chef du gouvernement, qui intervenait vendredi 5 juin 2015, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour présenter un bilan de son gouvernement et son programme pour les 5 prochaines années, a passé en revue les problèmes auxquels son gouvernement fait face depuis son installation (le terrorisme, la contrebande, la grogne sociale et la crise économique…), et appelé les Tunisiens à «mettre en place les conditions nécessaires pour relever tous ces défis.»

«Le renforcement des fondements de l’Etat et de ses institutions est une responsabilité collective», a souligné M. Essid, tout en invitant les Tunisiens à «oeuvrer pour le renforcement de l’autorité de l’Etat en évitant notamment les actes pouvant perturber son fonctionnement et affecter son rendement».

Habib-Essid-Mohamed-Ennaceur«La Tunisie est une seule patrie unifiée et ne supporte pas la division et la répartition».

Faisant allusion aux agitations sociales, aux soulèvements et aux actes de sabotage dont la machine économique est actuellement la cible, dans certaines régions du pays, le chef du gouvernement a prévenu: «L’affaiblissement de l’Etat signifie son remplacement par les organisations parallèles et les bandes organisées et la montée de l’anarchie et du désordre», agitant ainsi le spectre de la guerre civile sévissant actuellement dans certains pays de la région, comme la Libye, la Syrie ou le Yémen.

«L’affaiblissement de l’Etat signifie la perte de la confiance, la chute des investissements et l’aggravation du chômage et de la pauvreté», a ajouté M. Essid, tout en avertissant les citoyens contre «les tentatives visant à alimenter la haine et à exacerber les divisions régionalistes ou tribales et à détruire les fondements de l’Etat».

«Celui qui déclenche des incendies ne pourra pas les éteindre et celui qui ouvre le chapitre de la divisions et de la destruction du lien national aura du mal à le fermer», a-t-il encore averti, ajoutant: «La Tunisie est une seule patrie unifiée et ne supporte pas la division et la répartition».

Vers la fin de son discours, Habib Essid a lancé, sur un ton de fermeté assez inhabituel chez lui: «L’invulnérabilité de la patrie, la stabilité de l’Etat et l’unité du peuple sont une ligne rouge qui ne saurait être transgressée».

«Nous assumerons entièrement nos responsabilités en faisant face à toute menace contre l’unité nationale ou toute tentative d’affaiblissement de l’Etat ou d’atteinte au processus démocratique», a encore averti M. Essid. Et d’ajouter: «Nous n’accepterons pas le marchandage ni la politique du bras-de-fer. Ni ne permettrons l’anarchie ou la transgression de la loi, car nul n’est au-dessus de la loi».

Assemblee-du-peupleLe Premier ministre mettra-t-il ses actes en conformité avec ses paroles?

Le Premier ministre, auquel on a souvent reproché le manque de fermeté face à ceux qui transgressent la loi, paralysent les sites de production industrielle et s’attaquent aux installations publiques, a donc cru devoir, aujourd’hui, élever le ton, comme pour montrer l’image d’un homme d’Etat soucieux de défendre l’intérêt général et de sévir, le cas échéant, contre les fauteurs de troubles.

Cette posture inhabituelle, et qui ne semble pas en harmonie avec son tempérament personnel, saura-t-elle convaincre? Mettra-t-il ses actes en conformité avec ses paroles? Procèdera-t-il, par exemple, comme il l’a annoncé, à la ponction des journées non travaillées sur les salaires des grévistes de la fonction publique ?

Nous ne tarderons pas connaître de quel bois M. Essid se chauffe-t-il…

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