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Voeux de l’Aïd El-Fitr: La crise libyenne grand souci de Caïd Essebsi

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Caïd Essebsi émet le souhait de voir «le peuple libyen frère surmonter ses difficultés et retrouver son unité… – pour son bien et celui du peuple tunisien.»

Dans son allocution télévisée, diffusée dans la soirée d’hier, jeudi 16 juillet 2015, à l’occasion de l’Aïd El-Fitr, le président de la république Béji Caïd Essebsi a sciemment choisi de réserver une mention spéciale à «la Libye sœur, notre voisine avec laquelle nous avons toujours entretenu des relations solides, mais il se trouve que, ces certains temps, le peuple libyen, lui aussi, traverse une période difficile. Nous souhaitons au peuple libyen frère de retrouver son entente. Nous souhaitons qu’il réussisse à réaliser son union et ce qu’il espère – et nous espérons tous – en matière de réconciliation et de solidarité. Qu’il puisse ainsi surmonter au plus vite la crise à laquelle il se trouve confronté actuellement et que les relations entre nos deux peuples reprennent leur cours normal.»

Les «lui aussi» et «nous espérons tous» de cette digression du chef de l’Etat sur la guerre civile en Libye dénotent, si besoin en était, cette conscience aiguë du locataire du Palais de Carthage de l’enchevêtrement des situations tunisienne et libyenne et de la gravité des crises que les deux pays traversent – même s’il existe d’importantes différences dans le degré d’acuité et dans leur traitement.

Cette parenthèse libyenne de M. Caïd Essebsi traduit également une certaine impuissance de la deuxième République de Tunisie qui, avec ses élections d’octobre et décembre derniers et avec sa nouvelle coalition gouvernementale, pouvait penser qu’elle a accompli le plus gros de sa mission et qu’elle allait pouvoir s’atteler au travail des réformes et à la relance de son économie…

Hélas, non, le plus gros reste à faire, et il le restera tant «les frères libyens» (lesquels?) n’ont pas résolu leurs problèmes et que leur vaste pays – plus de 10 fois plus grand que la Tunisie – continuera de servir de sanctuaire aux djihadistes de l’Etat islamique (Daêch) et autres terroristes… et que les frontières qui séparent nos deux pays seront toujours aussi poreuses qu’elles ne le sont aujourd’hui.

Marwan Chahla

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