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Stents périmés : L’UPR dénonce un «réseau de malfrats»

Stents-UPR

L’UPR demande à la Cnam et aux ministères de la Santé et de la Justice de ne pas couvrir les corrompus dans l’affaire des stents périmés.

Dans un communiqué signé de son secrétaire général Dr Lotfi M’Raihi, l’Union populaire républicain (UPR), qui, à maintes reprises, a dénoncé des scandales liés à la santé publique, revient au dernier en date, celui des stents périmés implantés à des dizaines de patients dans des cliniques privées tunisiennes.

«Ayant été contraint de reconnaître la véracité de nos affirmations, le ministère de la Santé n’a pas daigné, à ce jour, convoquer les patients concernés afin d’effectuer les contrôles adéquats et de les informer des risques encourus», indique le communiqué, contredisant ainsi le ministère de la Santé qui avait annoncé, il y a quelques jours, dans un communiqué, que lesdits patients ont été convoqués et pris en charge.

L’UPR parle aussi dans son communiqué de «nouvelles données documentées» qui lui sont parvenues et «qui prouvent l’existence d’un réseau de corruption, piloté par le dénommé M. B. M. et qui joue le rôle d’intermédiaire entre certains cardiologues et la CNAM.»

Selon l’UPR, ce dernier profitait de «connivences avec certains directeurs régionaux» de la Cnam et obtenait des «prises en charge immédiates pour des opérations de pause de stents sans se soumettre à un avis préalable de contrôle médical.»

«Ces facilités sont accordées contre des pots de vin matériels ou en nature, telle que des voyages à l’étranger à la charge totale des fournisseurs de ces dispositifs. Ces déplacements ont souvent lieu en marge de congrès médicaux de cardiologie, comme en attestent les billets d’avion et les notifications d’entrée et de sortie des frontières», souligne l’UPR.

Dr M’Raihi souligne, par ailleurs, que «le remboursement intégral des stents par la CNAM, supporté de fait par la communauté nationale, est détourné, au plus du tiers du montant, par une chaîne d’intervenants en commençant par le premier intermédiaire sus-cité, en passant par les cliniques privées, les médecins et les directeurs régionaux de la caisse et en arrivant enfin aux surveillants des blocs opératoires.»

Autre précision apportée par Dr M’Raihi, , tout aussi grave et qui mériterait d’être vérifiée: «Les ristournes sont remises aux bénéficiaires soit en dinar soit en devises. Dans ce cas, les bénéficiaires reçoivent dès leur arrivée à l’étranger des cartes de crédit. D’ailleurs, il y a quelques jours, un groupe de cardiologues était en croisière en Méditerranée, les invités d’un des importateurs de stents, en reconnaissance des services rendus.»

Tout en s’interrogeant sur les causes des difficultés financières de la Cnam et sur l’opportunité de faire importer les stents par des parties privées, alors que l’opération aurait dû faire partie du monopole de la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT), M. M’Raihi rappelle que cette proposition a été faite à maintes reprises, mais elle «n’a cessé d’être combattue, rejetée et enterrée par les lobbies corrompus.»

L’UPR s’étonne du fait que «des personnes directement impliquées dans cette affaire et dont certains l’ont ouvertement reconnu, puisse continuer à jouir d’une totale liberté» et fait part de son intention de porter toutes les données et tous les documents en sa possession à la justice, tout en réitérant sa confiance au système judiciaire pour «prendre les mesures nécessaires, efficaces et dissuasives à l’encontre des coupables.»

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