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Abus sexuel d’un juge sur une mineure liée aux cellules terroristes

Palais-de-Justice-tunisie

Longtemps étouffée, l’affaire de l’abus sexuel d’un juge sur une mineure de 17 ans infiltrée dans les réseaux terroristes est enfin exposée au grand jour.

L’interdiction, avant-hier, de la conférence de presse que devrait tenir le syndicaliste sécuritaire Issam Dadouri, président de l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen  (OTSC), et sa suspension hier de son travail après son audition par ses supérieurs, sont, entre autres, liées à cette affaire, impliquant à la fois la justice et la police, que les autorités ont longtemps voulu étouffer.

L’autre syndicaliste sécuritaire, incarcéré à la prison de Mornag et poursuivi en justice, Walid Zarrouk, a commis lui aussi l’imprudence de parler sur les réseaux sociaux de ce scandale.

Les ébats amoureux de H. A., procureur adjoint de la république au Pôle judiciaire de la lutte contre le terrorisme, avec une prévenue, âgée de 17 ans, a été confirmée par l’Instance provisoire de la Justice judiciaire, dans une précision publié, aujourd’hui, sur sa page Facebook.

Selon le communiqué, ce dernier est suspecté d’avoir commis des actes illégaux portant atteinte à la réputation de la justice, à son prestige et à la déontologie du métier.

«L’Instance a indiqué que l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen  (OTSC) a déposé, le 20 juillet 2016, une plainte à ce sujet auprès du ministre de la Justice, qui l’a transférée, le même jour, à l’Instance provisoire de la justice judiciaire et à l’Inspection générale du ministère. En raison de la gravité des faits, l’Instance a adressé une correspondance au ministre de la Justice, en date du 26 juillet, pour qu’il accélère l’enquête ordonnée et prenne les mesures nécessaires, conformément à la loi», lit-on dans le communiqué. Qui ajoute que, 2 jours après, l’Inspection a terminé son enquête après avoir auditionné toutes les parties et demandé au ministre de la Justice de transférer le magistrat suspect devant le conseil de discipline pour avoir violé son devoir de neutralité et d’impartialité dans une affaire délicate liée au terrorisme, ainsi que pour son comportement contraire à l’éthique de son métier.

L’Inspection précise qu’il a été  également demandé au ministre de poursuivre ce magistrat en justice conformément à l’article 23 du Code des procédures pénales, ainsi que la prise des dispositions nécessaires sur la base de la loi 26/2015 relative à la lutte antiterroriste et au blanchiment d’argent, et le Code de l’enfance.

L’Inspection a réitéré, le 29 juillet dernier, sa demande de traduire le magistrat concerné devant le conseil de discipline et d’autoriser le parquet à enquêter sur cette affaire, laissant ainsi entendre que le ministre de la Justice ne montre pas beaucoup de volonté à faire bouger le dossier.

Tout en rejetant l’exploitation de cette affaire dans le but de porter atteinte à la justice, l’Instance a  précisé que le magistrat concerné a présenté sa démission mais qu’elle lui a été refusée.

Il est à rappeler que la jeune fille citée dans cette affaire était en relation avec le terroriste Ragheb Hannachi, tué en 2014 par les forces de l’ordre, dans la région d’Ouled Manaâ, à Jendouba. Elle a livré des informations de première main à la police et à la justice sur les activités de plusieurs cellules terroristes en Tunisie.

Z. A.

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