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Attentat du Bardo : Policiers auditionnés sur de présumés cas de torture

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Des policiers ont été entendus, jeudi, par le juge d’instruction à propos de présumés cas de torture de suspects liés à l’attentat du musée du Bardo.

Des avocats de suspects poursuivis dans cet attentat, survenu le 18 mars 2015 (22 morts, dont 21 touristes), ont porté plainte contre des agents de police qu’ils accusent d’avoir torturé leurs clients.

Une enquête a été ouverte et le juge d’instruction a entendu, hier, 7 agents de la brigade de lutte contre le terrorisme et des cadres du ministère de l’Intérieur, qui ont tous nié les accusations, tout en reconnaissant avoir interrogé certains suspects en l’absence de leurs avocats.

Rappelons que, dans cette même affaire, un policier avait déjà été auditionné, le mois dernier, et un mandat de dépôt émis à son encontre.

Cette affaire a été déclenchée par le juge Ahmed Rahmouni, président de l’Observatoire de l’indépendance de la justice (OTJ), qui a parlé, dans une émission de télévision, d’actes de torture et de falsifications d’aveux de suspects poursuivis dans le cadre de l’enquête sur l’attentat du Bardo. Il en a voulu pour preuve la décision de transférer ce dossier de la police de Gorjani, suspectée de recourir à la torture, à la brigade antiterroriste relevant de la garde nationale à Laouina, qui a, d’ailleurs, décidé de relâcher plusieurs suspects pour manque de preuve.

Certains syndicats sécuritaires n’ont pas apprécié que l’on porte l’affaire en justice sur de simples accusations d’individus soupçonnés de terrorisme. «Il n’y a aucune preuve de torture et les suspects veulent juste gagner du temps et faire diversion. Ils aiment jouer les victimes et l’on regrette que la justice puisse croire sur parole des individus qui visent à semer la terreur et le chaos dans le pays», a indiqué, hier, le syndicat des forces intérieures, précisant que ce procès pourrait aussi impacter négativement le moral des forces sécuritaires qui «mettent leur vie en danger pour protéger le peuple et la patrie».

Y. N.

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