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JCC2016 : Ibrahim Letaief répond aux critiques et explique les défaillances

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Pour le directeur des JCC, Ibrahim Letaief, la 27e édition, faite dans des conditions difficiles, a été, à la fois, un semi-échec et une semi-réussite.

Par Fawz Ben Ali

Le directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), Ibrahim Letaief, a tenu une conférence de presse, mardi, à l’hôtel Africa pour faire le bilan de la 27e édition qu’il a qualifiée de «semi-échec, semi-réussite».

Le directeur des JCC2016 a commencé son allocution en exprimant sa fierté d’avoir été à la tête d’un festival aussi prestigieux : «J’ai réalisé un rêve en présidant le cinquantenaire des JCC», a-t-il déclaré.

Un si doux désordre

Evoquant la rumeur de sa démission, il a indiqué que cela n’était pas envisageable tant qu’il n’a pas encore fini ce qu’il a commencé, à savoir, les «JCC-Cities», qui commencent le 10 novembre dans 14 régions intérieures du pays. Après, on pourra le juger. «Je suis prêt à rendre des comptes et à assumer pleinement ma responsabilité», a-t-il dit.

La 27e édition s’est faite dans des conditions difficiles. En effet, les préparatifs qui devaient commencer dès le lendemain de la précédente édition, c’est-à-dire en décembre 2015, n’ont finalement démarré qu’en mars 2016, à cause de la rupture avec le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) et des remaniements à la tête du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, qui a connu 4 ministres en 2 éditions du festival.

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Le désordre qui a régné durant cette édition, qui a pris fin sur une note de déception pour de nombreux cinéphiles, vient en partie des équipes d’organisation qui étaient composées majoritairement de bénévoles, face à l’absence de professionnels de l’événementiel et de la communication.

Ibrahim Letaief a également évoqué l’état déplorable des salles de cinéma. «Les projections ont eu lieu dans 20 salles dont aucune ne répond aux normes audiovisuelles internationales», a-t-il tenu à rappeler.

Avec 200.000 spectateurs, les JCC demeurent la manifestation culturelles la plus populaire du pays, un flux que le festival a eu beaucoup de mal à maîtriser, malgré la mise en place du nouveau système de la billetterie unique. «Nous avons été dépassés par un festival qui ne cesse de grandir», a avoué Brahim Letaief. En effet, la fréquentation de l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis, durant la semaine des JCC, a augmenté de 30%.

Des tentatives de sabotage

Depuis qu’il a appelé à l’autonomie du festival, dans une conférence de presse donnée le 18 août 2016, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le directeur des JCC2016 parle de tentatives pour saboter la 27e édition du festival, qui souffre, depuis, de l’isolement et du manque de coordination avec le ministère des Affaires culturelles. Traduire : l’administration n’est pas prête à céder l’organisation de cette manifestation au privé.

Interrogé à propos du Tanit d’or offert au président de la république Béji Caïd Essebsi, Ibrahim Letaief a précisé que l’initiative ne venait pas de lui mais des artistes ayant reçu l’insigne de l’ordre national du mérite culturel comme Adel Imam, Jamil Rateb, Abderrahman Sissako… «Il s’agit simplement d’un geste protocolaire», a-t-il dit.

Concernant la présence d’Adel Imam, le directeur des JCC a annoncé que le grand comédien égyptien l’acteur vedette a été accueilli à bras ouvert et son séjour a été pris en charge par la direction des JCC malgré qu’il ait été l’invité de la manifestation «Sfax, capitale de la culture arabe», «une initiative improvisée, que nous avons soutenue mais qui a fini par nuire à notre festival», a-t-il admis, par allusion à la douce pagaille provoquée par la présence de l’Egyptien lors de la cérémonie de clôture.

Pour finir, Ibrahim Letaief a tenu à préciser que la rumeur véhiculée par certains médias, selon laquelle la direction du festival a refusé de payer les frais de séjour de l’acteur égyptien Jamil Rateb, n’a pas lieu d’être. «On s’est chargé de payer non seulement les 2000 DT (coût initial du séjour), mais également les 3000 DT d’extra», a-t-il précisé.

Par ailleurs, la direction artistique de la 27e édition a déclaré avoir mené une guerre féroce contre le Festival de Dubaï dans la sélection des films en compétition officielle, et a fièrement réussi à lui «arracher» des films comme ‘‘Clash’’, ‘‘Divines’’ ou ‘‘Zaineb n’aime pas la neige’’. Une victoire pour le plus vieux festival cinématographique en Afrique et dans le monde arabe qui, après un demi-siècle d’existence, a encore beaucoup à faire au niveau de l’organisation.

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