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Investissement : Les régions appelées à améliorer leur attractivité

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L’investissement ne se décrète pas. Aussi les régions jusque-là défavorisées doivent-elles améliorer leur attractivité et mettre en valeur leurs atouts respectifs.

Par Wajdi Msaed

La 2e édition du rapport annuel sur l’attractivité régionale a fait l’objet d’une conférence, samedi dernier, organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE). «Cette nouvelle édition vise à dégager les indices d’attractivité locale pour chaque gouvernorat et à évaluer, à travers les réglementations en vigueur, l’environnement d’affaires qui encadre les entreprises locales et ce afin d’identifier les gouvernorats les plus compétitifs», a indiqué l’expert Kamel Ghazouani, dans sa présentation du rapport.

Agir sur les défaillances

Il s’agit, on l’a compris, d’impulser les synergies entre les 24 gouvernorats du pays et d’inciter les autorités à agir sur les défaillances et à améliorer l’écosystème des affaires, aux niveaux régional et local, afin qu’il devienne plus attractif et susceptible de drainer les investissements, intérieurs et extérieurs, créateurs de richesses et d’emplois.

«Nous voulions réaliser une sorte de rapport de Davos à l’échelle de la Tunisie», a ajouté M. Ghazouani, qui a mis en exergue un important facteur pris en compte dans l’évaluation, et qui concerne la disponibilité de la main d’œuvre, déterminant dans le classement des régions.

Le rapport s’est référé à des données quantitatives fournies par les pouvoirs publics: ministères, Banque centrale de Tunisie (BCT), Institut national des statistiques (INS), mais aussi les universités et la société civile, ainsi qu’à des données qualitatives dégagées de l’enquête initiée par l’IACE auprès de plus de 500 entreprises privées situées dans les différentes délégations des 24 gouvernorats, en portant l’intérêt sur les thèmes adoptés par le premier rapport de 2015, à savoir les services municipaux, l’approche participative, la transparence et l’accès à l’information, le cadre de vie, et enfin les services non-municipaux (STEG, Sonede, santé…).

Tunis au 1er rang

Sans surprise, les résultats de l’enquête ont placé le gouvernorat de Tunis au premier rang avec un indice général de 3,84, en recul par rapport à 2015 (5,56), suivi de Sfax (3,46) et Ben Arous (3,03) qui, à l’instar de Medenine (6e), Kairouan (9e), Jendouba (12e) et Sidi Bouzid (13e), ont réussi à améliorer leur classement, contre d’autres qui ont enregistré un recul : Sousse et Gabès.

Les facteurs ayant concouru à ces améliorations se rapportent à l’approche participative, la qualité de gouvernance et la transparence et l’accès à l’information.

A l’inverse, le facteur de la transparence et de l’accès à l’information et celui ayant trait aux infrastructures et au cadre de la vie ont fait reculer le classement des gouvernorats de l’Ariana (15e), Manouba (19e) et Zaghouan (24e).

La main d’œuvre, facteur déterminant

Walid Ben Haj Amor, vice-président de l’IACE, a mis l’accent sur le nouveau facteur adopté dans cette 2e édition à savoir la disponibilité de la main d’œuvre, expliquant qu’il a constitué une donnée déterminante pour les régions de Tunis, Sfax, Kairouan, Nabeul et Sousse, qui disposent d’un grand potentiel dans ce domaine, alors qu’il est d’une faiblesse manifeste dans des régions comme Tozeur, Tataouine, Kébili, Kasserine et Zaghouan.

Bien impliqué dans le domaine des affaires et de l’investissement, de par son statut professionnel, Walid Bel Haj Amor n’a pas omis de mettre en exergue, à propos de l’attractivité régionale, la dynamique d’investissement, qui devrait être une source de richesse pour les régions et notamment pour les plus défavorisées d’entre elles. «L’investissement ne se décrète pas et ce que recherche essentiellement l’investisseur c’est l’environnement favorable susceptible de garantir la rentabilité requise», explique-t-il, en appelant tous les responsables régionaux à consulter le rapport sur l’attractivité régionale et à bien l’exploiter de manière à agir en vue d’améliorer la compétitivité de leurs régions et savoir mettre en valeur les atouts dont elles disposent, notamment dans le contexte de la décentralisation, qui semble revêtir une importance grandissante dans la politique du gouvernement, de plus en plus soucieux de renforcer la proximité, la participation et la bonne gouvernance.

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