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Festival de Carthage : Moussa accuse Zinelabidine de népotisme

Amel Moussa explique les raisons de sa démission de la direction du Festival de Carthage et charge le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zinelabidine.

Nommée, le 5 décembre 2016, à la tête de la 53e édition du Festival international de Carthage, la poète Amel Moussa a annoncé sa démission de son poste, dans un post sur sa page Facebook, lundi 6 mars 2017. Ce que le ministre des Affaires culturelles a moyennement apprécié. Aussi s’est-il empressé d’accepter la démission de la directrice, et, réponse du berger à la bergère, a indiqué qu’il aurait préféré en parler directement avec elle et non apprendre sa démission à travers les médias. «Sauf mes respects, Mme Moussa n’était pas à sa place», a-t-il ajouté, sans ménagement, laissant entendre qu’il n’était pas satisfait de celle qui a été nommée par sa prédécesseure Sonia Mbarek.

Lors d’une conférence de presse donnée aujourd’hui, Mme Moussa s’en est pris au ministre et dénoncé ses incessantes ingérences dans la gestion des affaires du festival. Elle a essayé, durant 3 mois, d’arranger les choses et de faire respecter ses choix artistiques et organisationnels, mais sans résultat. C’est ce qui l’a poussée à jeter l’éponge, a-t-elle expliqué.

Amel Moussa reproche à Mohamed Zinelabidine de la priver de ses prérogatives et de continuer à diriger lui-même le festival en sous-main. «Il ne m’a pas laissée choisir les membres de mon équipe. Il m’impose ses hommes à lui. Il veut un directeur en carton et pour la forme, alors que la gestion se fait derrière le rideau. Et ça je ne l’ai pas accepté. Même les serrures des locaux du festival ont été changées à l’insu de mon équipe», a-t-elle indiqué.

Amel Moussa va jusqu’à accuser l’équipe du ministre de lui avoir demandé de réserver des dates pour placer certains artistes choisis par eux sans devoir passer par la validation du comité du festival.

«Cette gestion pour le moins douteuse ne permet pas l’organisation d’une édition respectable, qui serait digne de la Tunisie et de son prestige. Les artistes doivent présenter leurs dossiers de candidature au comité d’organisation qui les étudie et prend sa décision, et non être placés en actionnant des pistons», a affirmé Mme Moussa, ajoutant qu’on l’a poussée à démissionner en mettant beaucoup de pression sur elle, laissant entendre qu’elle a été poussée délibérément vers la porte.

Y. N. 

 

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