L’Utica Academy a organisé, le jeudi 9 mars 2017, une demi-journée de réflexion sur «le financement de l’entreprise et de l’investissement».
Au cours de cette rencontre, les intervenants, représentant le monde des banques et de la finance, ont exposé les mécanismes de financement de l’entreprise et de l’investissement par le système bancaire tunisien et l’appui que ces institutions apportent à la création d’entreprises et des PME en particulier.
Intervenant à l’ouverture de la session, Ouided Bouchamaoui, présidente de l’Utica a déclaré que le choix de ce thème a été déterminé par l’actualité entrepreneuriale puisque la problématique de l’accès des entreprises et surtout des PME aux sources de financement continue à poser un problème aux jeunes entrepreneurs et au tissu industriel tunisien.
La présidente de l’Utica a affirmé, également, que l’entreprise a besoin d’une banque centrale dynamique, avec des procédures simplifiées et efficaces pour le bien de l’économie nationale. «Les banques doivent être de véritables partenaires de l’entreprise», a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Ahmed El Karam, président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF), a déclaré que le système bancaire tunisien a constitué durant des années l’épine dorsale de l’économie nationale qui s’est développée comme une économie fondée sur le crédit.
«Aujourd’hui, a ajouté M. El Karam, l’environnement a évolué et cette dépendance entre banques et entreprises risque de fragiliser ces dernières. On doit donc susciter de nouvelles activités bancaires notamment pour financer les start-up, les PME qui ont besoin d’encadrement et ne doivent pas être livrées à elles-mêmes. Il est donc important de créer des agences, des bureaux d’encadrement et de conseil pour ces PME et de développer à leur intention des mécanismes de financement adaptés».
Au sujet de l’inclusion financière, M. El Karam a déclaré qu’elle doit se faire en particulier à travers le développement de la micro-finance.
Ahmed El Karam.
Slim Feriani, Pdg de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME), a présenté son institution et les mécanismes qu’elle met en œuvre pour financer les PME. Et de souligner que la BFPME a financé les nouveaux projets sans garanties externes au projet en s’appuyant sur un système de notation basé sur différents facteurs de risques et soutient les promoteurs tout au long du cycle de vie des projets.
M. Feriani a ajouté que 44 % des projets approuvés sont implantés à l’intérieur du pays et 55% des crédits sont accordés pour des projets implantés dans les zones de développement régional.
Majdi Hassen, directeur général de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), et Sami Mouley, expert de l’IACE, ont présenté, par la suite, les résultats du rapport national sur l’inclusion financière réalisé par l’Institut, qui dresse une évaluation de l’inclusion bancaire et financière à l’échelle nationale et régionale en se basant sur un indice composite de perception de l’inclusion financière couvrant 3 sous-indices : la pénétration des comptes bancaires, l’usage des services de paiements, l’épargne et crédit.
Le rapport estime que l’inclusion financière est «faible» à l’échelle nationale. Cette situation est largement expliquée par la faiblesse du score du sous-indice de disponibilité de services financiers bien que les sous-indices d’usage de services bancaires et de pénétration bancaire sont jugés «moyens à modérés».
Au niveau régional, le rapport estime que l’indice composite d’inclusion financière régionale (IFI-R) est «relativement élevé» dans la région du nord-est avec un score de l’ordre de 0,509, «moyen à modéré» dans la région du centre-est avec un score de 0,405 et «faible» dans les autres régions à des degrés divers : 0.138 dans le nord-ouest, 0.107 dans le centre-ouest et seulement 0.086 dans le sud-ouest.
Tahar Ben Htira, Pdg de la Société tunisienne de garantie (Sotugar), a présenté, de son côté, son entreprise, ses missions et sa contribution à la promotion de l’entrepreneuriat à travers le système de garantie qu’elle gère.
Il a expliqué que les garanties que propose la Sotugar constituent des outils de partage du risque pour faciliter le financement des PME /TPE. Il a jouté que la création et le développement des PME/TPE souffrent d’un accès limité au financement à cause notamment des réticences des institutions financières à proposer des financements à ces entités jugées trop risquées et de l’incapacité des PME/TPE à fournir des sûretés avec un mécanisme de garantie inopérant et inefficace.
Source : communiqué.
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