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Gouvernement Chahed : Ennahdha renforce ses positions

Ennahdha, qui appréhendait le remaniement du gouvernement, ne peut qu’en être satisfait. Et pour cause…

Par Imed Bahri

Le parti islamiste craignait surtout de voir «ses» ministres, qui n’ont pas fait des étincelles dans le premier gouvernement Youssef Chahed, soient éjectés à la faveur du remaniement ministériel annoncé aujourd’hui, mercredi 6 septembre 2017. Or, bien au contraire, non seulement ces derniers n’ont pas quitté le gouvernement, mais leur présence et celle de leur parti a été renforcée.

Le plus contesté parmi eux, Zied Ladhari, a certes quitté le ministère de l’Industrie et du Commerce, où il a fait de la figuration inutile pendant un an, mais il s’est vu confier le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale (excusez du peu) où il aura le loisir de continuer à brasser du vent.

Imed Hammami qui n’a fait, lui, que brasser du vent pendant un an à la tête du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, a lui aussi été promu, puisqu’il vient d’être nommé ministre de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises. Une promotion pour le moins imméritée pour ce hâbleur dont la carrière n’aurait pas dû dépasser le niveau d’un directeur d’administration centrale. C’est, on l’a compris, Slim Fériani, l’enfant de la City de Londres, désigné secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie, qui va devoir faire le plus gros du travail.

L’autre ministre d’Ennahdha , Mohamed Anouar Maârouf, en charge des Technologies et de l’Economie numérique, n’a pas fait, lui aussi, des merveilles dans son secteur, où la plupart des décisions qu’il a prise ont été, jusque-là, vivement contestées par les professionnels. Et comme une sorte de prime à la médiocrité, il a gardé son portefeuille.
Mieux (ou pis ?) : Habib Debbabi, son bras droit, secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, lui aussi nahdhaoui et proche de Rached Ghannouchi, le président d’Ennahdha, est resté, lui aussi, à son poste.

En d’autres termes, le parti islamiste gardera ainsi sous son contrôle direct l’un des secteurs les plus stratégiques et, surtout, les plus juteux de l’économie tunisienne. Doit-on s’en féliciter?

Ghannouchi et ses frères ont obtenu plus qu’ils n’osaient espérer.

Par ailleurs, le parti islamiste, voulait faire nommer Ridha Saïdi à la tête du ministère des Finances pour le transformer le système financier tunisien en une immense blanchisseuse d’argent sale turco-qataro-islamiste. Il n’a certes pas été satisfait, mais en guise de compensation, il s’est vu attribuer un nouveau poste au gouvernement, celui de ministre auprès du chef du gouvernement chargé du Suivi des Grandes réformes, un poste confié à l’économiste nahdhaoui Taoufik Rajhi. Ou plutôt un emploi fictif grassement payé au frais du contribuable…

Tout compte fait, et même si Ennahdha n’a pas réussi à imposer ses vues en ce qui plusieurs départements de souveraineté, notamment ceux de l’Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice et des Finances, qui resteront aux mains d’hommes proches du président de la république Béji Caïd Essebsi et, à un degré moindre, du chef du gouvernement Youssef Chahed, on ne peut pas dire qu’il sort affaibli du dernier remaniement. Il a même été «récompensé» au-delà de ses espérances. Au grand dam de leurs adversaires politiques…

 

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