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Jazz à Carthage : Elina Duni et Kurt Elling, du bon jazz comme on l’aime

La 13e édition du festival Jazz à Carthage dont le coup d’envoi a été donné vendredi dernier, 6 avril 2018, continue de nous en mettre plein les oreilles avec des artistes d’exception venus de tout horizon.

Par Fawz Ben Ali

Lors de la soirée du lundi 9 avril, les festivaliers avaient rendez-vous avec la musique balkanique revisitée d’Elina Duni et puis le jazz pur de Kurt Elling.

Ce soir-là, la salle a ouvert ses portes un peu plus tôt que d’habitude. Vers 19h, habillée en longue robe rouge, l’auteur-compositrice, chanteuse et musicienne helvético-albanaise Elina Duni a fait son entrée sur scène en solo pour nous présenter «9 tableaux musicaux», précise-t-elle.

Quand le folklore albanais rencontre le jazz

Au cours de cette première partie soutenue par l’ambassade de Suisse en Tunisie et la fondation Helvetica, le public tunisien a été embarqué dans un voyage musical où se sont mariés le folklore albanais et le jazz contemporain.

Elina Duni, qui donnait son premier concert en Tunisie, a interprété avec beaucoup de passion et de sincérité le meilleur de son répertoire qu’elle tenait à chaque fois à traduire en français avant de commencer à chanter.

C’est sa voix cristalline et pure où se mêlent force et douceur qui a imposé un silence religieux dans la salle pour savourer cette musique sans frontière, car différentes cultures cohabitent dans l’univers de cette artiste qui joue du piano, de la guitare et du daff, et qui chante comme un ange depuis l’âge de 5 ans.

En 9 langues différentes, Elina Duni chante l’exil, l’absence, la famille, la vie nomade, la patrie… Son dernier album ‘‘Partir’’, sorti en 2017, fruit de ses propres textes et compositions, est un clin d’œil à son propre vécu, elle qui avait quitté son pays natal pour la Suisse après la chute du régime communiste lorsqu’elle était enfant.

Le meilleur moment de la soirée fut cette fabuleuse reprise de ‘‘Lama bada yatathana’’, qui figure dans le dernier album de l’artiste. «Je suis émue de chanter ce grand classique arabe devant un public qui comprend le texte», confie-t-elle, avant de conclure avec ‘‘Je ne sais pas’’, l’unique chanson française de son dernier album.

Retour aux sources du Jazz

Après quelques minutes d’entracte, ce fut autour du chanteur de jazz américain Kurt Elling et son quartet de mettre le feu sur la scène du Barcelo.

Humble et chaleureux, Kurt Elling a d’abord tenu à saluer le public en arabe, ce qui a ravi ses fans tunisiens.

Après avoir donné des concerts depuis plus de 20 ans dans les quatre coins du monde, le crooner américain fait enfin escale à Tunis à la rencontre des jazzophiles tunisiens, venus nombreux ce soir-là pour savourer un jazz classique et pur comme on en entend rarement ces dernières années.

Ayant signé 7 albums sur le prestigieux et très exigeant label Blue Note, Kurt Elling est considéré aujourd’hui comme l’une des plus grandes voix du jazz.

Entouré de son quartet ( Stu Mindeman au piano, Clarck Sommers à la contrebasse, John Maclean à la guitare et Jeff Tair Watts à la batterie), le chanteur a interprété les plus belles chansons de son répertoire comme ‘‘The beautiful day’’, ‘‘A news body and soul’’, ‘‘Time to say goodbye’’, ‘‘Where the streets have no name’’, ‘‘Dedicated to you’’

Entre deux concerts en Angleterre et en France, Kurt Elling est venu à la rencontre du public tunisien pour présenter aussi son tout dernier album ‘‘The questions’’ qui vient de sortir, et on ne pouvait qu’être sous le charme de cette voix en or et de ce charisme inné. Ce fut un moment de grâce dans la planète jazz qu’on n’est pas près d’oublier.

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