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Abir Moussi appelle à un projet de révision constitutionnelle

Béji Caïd Essebsi/Abir Moussi.

Selon la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, le système de gouvernance actuel en Tunisie et qui est né de la constitution de 2014 a principalement contribué à la crise politique actuelle dans le pays.

De passage à « La Matinale » sur Shems FM aujourd’hui, lundi 23 juillet 2018, la présidente du PDL a estimé que les récentes décisions du chef du gouvernement, Youssef Chahed, prouvent qu’il agit pour son propre intérêt politique et qu’il a choisi un autre parti que le sien, Nidaa Tounes.

Elle fait ici allusion à la décision de limogeage du colonel-major Lotfi Brahem, ancien ministre de l’Intérieur, qui, rappelons-le, était un candidat potentiel pour le remplacement de M. Chahed à la Kasbah et, surtout, la bête noire des islamistes d’Ennahdha.

«Il (Chahed, Ndlr) a trouvé son intérêt avec eux (les islamistes, Ndlr) et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’a pas cessé de répondre positivement à leurs demandes, et ce en contrepartie de leur soutien», a-t-elle déclaré, sans préciser les demandes en question.

Abir Moussi a, par ailleurs, indiqué que la Tunisie, aujourd’hui, n’est pas en transition démocratique, comme l’affirment plusieurs politiciens depuis la révolution de janvier 2011, ajoutant que l’actuel régime politique est hybride. Traduire: il est censé être à la fois semi parlementaire et semi présidentiel, mais il n’est en réalité ni vraiment l’un ni vraiment l’autre.

La présidente du PDL a, par conséquent, appelé le président de la république, Béji Caïd Essebsi, à présenter au parlement un projet de révision de la constitution de 2014 et de mettre en place un système politique permettant une réelle séparation des pouvoirs.

On sait que Mme Moussi est favorable à un régime franchement présidentiel, sinon même présidentialiste, comme sous l’ancien régime de Bourguiba et de Ben Ali, et qu’elle avait présenté, en mars 2018, au bureau de l’Assemblée, un projet de nouvelle constitution en ce sens. Si ça ne tenait qu’à elle, elle aurait tiré un trait sur la révolution de 2011 et fait revenir Ben Ali sinon un régime fort (pour ne pas dire autoritaire) à la Ben Ali.

De la part d’une ancienne secrétaire générale adjointe du Rassemblement constitutionnel démocratique (RDC), l’ancien parti au pouvoir dissous en 2011, une telle position coule de source.

E. B. A.

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