Le Championnat de Tunisie de Ligue 1 2018-2019 démarre ce weekend avec les mêmes candidats au titre mais non sans appréhensions chez la plupart des amateurs. Sera-t-il marqué du sceau de la sérénité et du beau jeu?
Par Hassen Mzoughi
On ne le croit pas tant sont toujours là les mêmes hommes et possibles les dérapages en tout genre au milieu de la déliquescence de l’autorité.
On reste stupéfait quand à la veille de la saison, Wadii Al Jari, président de la Fédération tunisienne de football (FTF), ouvre une nouvelle polémique contre Majdouline Cherni, la ministre de la Jeunesse et des Sports, à propos des montants des frais de préparation et de séjour de l’équipe de Tunisie en Russie. Personne ne sait qui a raison et qui a tort, les deux parties ayant avancé des chiffres contradictoires. Bonjour la transparence !
Ensuite il y a eu cette affaire minable de 120 billets d’entrée aux stades au profit du ministère. Al Jari l’a qualifiée sans hésiter de lèse majesté. Dans sa missive à la ministre Cherni, soigneusement fuitée dans des médias partisans, il rappelle que l’indépendance de la FTF est une ligne rouge mais n’hésite pas, en même temps, à réclamer les subventions au ministère. S’il est autant jaloux de l’autonomie de l’instance fédérale, il ne devra plus toucher la subvention ministérielle. Le gros paquet de la Fifa lui suffit largement et plus… Encore doit-il nous fournir les détails des dépenses à l’opinion publique, car cet argent ne lui appartient pas.
La FTF escamote les problèmes
La FTF, qui s’invite dans toutes les polémiques, si elle ne les provoque pas, escamote les vrais problèmes du football. À commencer par l’infrastructure disponible. À l’exception du stade de Radès, tous les autres stades de Tunisie ne répondent pas aux normes. Ils sont dans un état déplorable et si l’on voudrait appliquer strictement les règlements, 90% des matches n’auraient pas lieu. Les stades, par exemple, d’El Menzah (gradins et pylônes menacés), de Bizerte (fermé pour travaux) et d’Hammam-Lif (pelouse impraticable) ne sont pas autorisés à accueillir des matches. Pourtant le gouverneur de Bizerte a ouvert le stade Bsiri pour uniquement le premier match demain, dimanche 19 août 2018, à domicile, du Club athlétique bizertin (CAB). Quant au match Club sportif Hammam-Lif (CSHL)-Club africain (CA), on a du le trimballer de Radès vers El Menzah avant de le décaler d’une semaine (26 août) pour pouvoir le faire jouer à Radès. Déjà des «entorses» et il y ’en aura à la pelle.
Au lieu de passer l’été à chanter les «exploits» (le mot mascarade aurait mieux convenu) de l’équipe de Tunisie et la «réussite» de son ex-coach Nabil Maaloul, au lieu de lancer cette idée rocambolesque d’un projet de co-organisation de la Coupe du monde avec… l’Europe (encore un leurre!), Wadii Al Jari aurait fait œuvre utile s’il s’était penché sur les vrais dossiers, dont celui, essentiel, de l’infrastructure …
L’argent du foot doit aller au foot
Au lieu de chercher noise à la ministre, il aurait du réfléchir à une bonne collaboration avec le département de tutelle. Il pouvait rendre un grand service au football dont il a la charge, en montant par exemple un «think tank», en étroite collaboration avec le ministère, à même de cibler les besoins et négocier, avec les départements compétents, un planning pour la réfection de quelques stades, selon priorités, quitte à participer aux frais.
La prime de qualification au Mondial 2018 servie à la FTF (21 millions de dinars environ) doit nécessairement revenir au foot, aux clubs amateurs, à la bonification des primes des arbitres, à la formation des entraîneurs, aux équipes nationales surtout jeunes, et pourquoi pas à la mise en valeur des enceintes sportives, mais non pas à des fins électorales, comme ces «avances» généreusement accordées pour couvrir les amendes et pénalités infligées par la Fifa à des clubs tunisiens en litige avec leurs joueurs et entraîneurs pour non paiement de salaires et de primes de transfert.
Al Jari cautionne ainsi la mauvaise gestion du foot, voire incite involontairement aux abus et autres entorses aux règlements nationaux et internationaux.
Le CA, l’ESS et le CSHL, actifs sur le mercato
Au mercato d’été, les plus actifs ont été le Club africain, l’Etoile du Sahel et le nouveau promu, le Club sportif d’Hammam-Lif, suivis de l’Espérance de Tunis du Club sportif sfaxien. Ont-ils bien pioché? On le saura très bientôt et si tous les clubs ont recruté, avec extravagance dans certains cas, l’essentiel reste la gestion adéquate des «ressources humaines» et la bonne atmosphère de travail au sein même des comités dirigeants. Ce n’est hélas pas le cas chez certains clubs.
La nouvelle saison n’est pas également exceptionnelle en termes de mobilité des entraîneurs: 12 équipes ont opté pour le changement. Seul l’Espérance (Khaled Ben Yahia) et l’Etoile sportive de Metlaoui (Afwan Gharbi) ont choisi la continuité.
Contrairement aux saisons précédentes, les techniciens étrangers se font rares: le Belge José Riga (Club africain), le Hollandais Ruud Krol (Club sfaxien) et le Français Gérard Buscher (CS Hammam-Lif).
Par ailleurs, 9 équipes ont choisi le cadre tunisien : L’ES Sahel (Chiheb Ellili), la JS Kairouan (Habib Ben Romdhane), Stade Tunisien (Mohamed Mkachar), CA Bizertin (Montassar Louhichi), US Ben Guerdane (Anis Boujelbane), US Monastir (Lotfi Rhim puis Kamel Kolsi), AS Gabès (Hatem Missaoui), Stade gabésien (Walid Chattaoui), US Tataouine (Skander Kasri). Mais tous ne sont pas certains de durer jusqu’à la fin de la saison.
Les 6 premières journées seront bouclées en 2 mois et 10 jours avec une ou deux semaines de trêve. Les 6 dernières seront «liquidées» uniquement en 21 jours avec la programmation de deux journées en deux mercredis.
Les prétendants sont toujours les mêmes : l’Espérance de Tunis, tenant du titre, le Club africain, dauphin, l’Etoile du Sahel et le Club sfaxien.
La première affiche de la saison aura lieu à la 4e journée avec le match CSS-EST. Suivra CSS-CA (5e), puis EST-ESS (9e) et ESS-CSS (10e).
Le derby de la capitale EST-CA est repoussé à la 11e journée.
Programme de la première journée
Samedi 18 août:
16h00 : Union sportive monastirienne – Stade tunisien (arbitre : Walid Jeridi – Watania 2).
Dimanche 19 août :
16h00 : Club athlétique bizertin – Club sportif sfaxien (Maher Harrabi – Watania 1).
16h00 : Stade gabésien – ES Métlaoui (Karim Khemiri – Watania 2).
16h00 : US Ben Guerdene – AS Gabès (Naim Hosni).
Mercredi 22 août :
16h00 : Espérance sportive de Tunis – US Tataouine (Mohamed Chaabane).
17h45 : Etoile sportive du Sahel – Jeunesse sportive kairouanaise (Wassim Ben Salah).
Dimanche 26 août :
16h00 : CS Hammam-Lif – Club africain (Nasrallah Jaouadi – Watania 1).
Football : Le programme TV de la première journée de Ligue 1
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