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Festival de Tabarka : Une 13e session au goût amer

Session reportée, programme remanié, ambiance apaisée, les amateurs et critiques s’attendaient à des spectacles toniques qui feraient oublier les couacs des années précédentes. L’affiche était accrocheuse. Hélas, parmi cinq vedettes annoncées, trois, et pas des moindres (Suzanne Vega, Kid Creole et Concha Buika) se sont désisté.

Par Hamma Hanachi

Suite à la conférence de presse, nous avons relaté ici les moments de gloire et les péripéties de ce festival, qui malgré tout attire des amateurs de jazz et aiguise encore la curiosité de ceux qui s’y intéressent.

Nous avons assisté à la soirée de clôture de cette session qui avait été reportée pour des raisons obscures sinon douteuses.

Désistements, annulations et improvisations

Le programme a bien démarré avec la virtuose Yasmine Azaïez, le public comme toujours bon enfant est venu en nombre. Mais la suite du programme s’est révélée désastreuse, les soirées se présentent en deux parties, les deuxièmes censées présenter les vedettes, or trois de ces dernières ne sont pas venues, mystère !

Les gradins du Théâtre de la Mer étaient dégarnis ce soir-là.

Buika, devait clôturer le festival, le directeur nous apprend que son cachet a été payé (en devises évidemment), mais voilà, l’oiseau qui devait venir de Madrid s’est envolé pour Miami sans donner des nouvelles. On apprend par la suite que le montant du cachet est arrivé le même jour que son départ pour les Etats Unis. De l’argent jeté par la fenêtre et la réputation d’un pays ou d’un producteur écornée. Bref, un communiqué annonce l’annulation du spectacle de Buika tout en maintenant l’autre partie assurée par le groupe Babylone. Déception de quelques amateurs qui ont acheté leur billet et fait le déplacement.

Conciliabules, palabres et querelles

Samedi dernier, 1er septembre 2018, il est 22 heures; le fameux Théâtre de la Mer est à moitié vide; un public jeune attend le départ du spectacle pour s’exprimer, pour se trémousser, téléphones portables prêts.

Le temps passe; le public s’impatiente; dehors les responsables locaux négocient sec et à voix haute avec le responsable du matériel technique de la sono qui n’a pas été payé; le directeur du festival est absent; la trésorière qui détient le chèque est partie à un mariage à Nefza (sa réponse au téléphone)… Conciliabules, palabres, querelles, scènes… avouez que c’est irresponsable, bref pathétique.

Le concert de Babylone s’est terminé en queue de poisson, stoppé net par l’averse.

Il est près de 23 heures, le public manifeste son mécontentement; beaucoup quittent les gradins en criant.

Coup de théâtre, le chèque arrive; le spectacle commence. Le groupe algérois Babylone, élu meilleur groupe de l’année et meilleure chanson pour ‘‘Zina’’ en 2014 (par l’Algerian Music Award), entame ses tubes. Sa musique brasse large dans le registre appelé «dziri style», entendez du «châabi», des avatars de rythmes andalous, mix pop et folk, des rythmes africains, des reprises de tubes (‘‘Ya rayah’ ), etc.

Le public démarre au quart de tour, séduit, il danse, participe en chantant, ça prend des selfies en vrac et en détail… moins d’une heure plus tard, le ciel déverse sa pluie; fin du spectacle; fin d’une session qui laisse un goût amer. L’automne est vite arrivé à Tabarka où l’été n’a pas eu le temps de s’installer.

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