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Tunisie: Risques d’aggravation des tensions politiques, selon la FSI

Béji Caïd Essebsi/Rached Ghannouchi/Youssef Chahed.

Passant en revue la situation en Tunisie, la Fitch Solutions Inc. (FSI), filiale du groupe Fitch, propriétaire de la célèbre agence de notation mondiale Fitch Ratings, a baissé le score de la Tunisie de 61,5 à 56,9 points/100.

Par Marwan Chahla

Cette perte de 4,6 points qu’enregistre notre pays en matière de risque politique à court terme (Short-Term Political Risk Index, selon la terminologie de la FSI), par rapport à la précédente revue conduite par la filiale du groupe Fitch, les analystes de cette institution internationale la justifient par le fait qu’«à l’occasion des élections législatives et présidentielle, qui se tiendront respectivement en octobre et décembre 2019, le risque est certain que les tensions politiques s’accentueront en Tunisie.»

La FSI étaye ce verdict, rendu public hier, vendredi 2 novembre 2018, par un ensemble d’éléments, notamment par la fin mise à l’alliance entre le président Béji Caïd Essebsi et le parti islamiste Ennahdha, la paralysie de l’action politique que cette rupture impliquera et, par conséquent, la réduction de la marge de manœuvre de la prise de décision dans le pays et de l’étendue de l’application des réformes économiques dont la Tunisie a besoin.

Autre conclusion à laquelle cette enquête de la FSI parvient: «Le vide et la dérive politiques qui résulteront de cette situation impliqueront inévitablement la montée de la frustration et de la grogne sociales…»

Les experts de la FSI n’ont pas manqué, non plus, de signaler les effets négatifs de la partie de bras-de-fer, engagée depuis quelques mois, entre le président de la République Béji Caïd Essebsi et le chef du gouvernement Youssef Chahed. Pour la FSI, cette «rivalité entre les deux hommes aura pour conséquence d’aggraver les difficultés auxquelles le pays est confronté.»

Ils ajoutent aussi, avec beaucoup d’insistance, qu’«au cœur de l’impasse actuelle que connaît la Tunisie, il y a cet antagonisme croissant entre le président Essebsi, 91 ans, et le chef du gouvernement Chahed, 43 ans – ce dernier étant le représentant, d’une nouvelle génération de dirigeants politiques tunisiens… Et dans le conflit qui oppose Youssef Chahed au fils du président Hafedh Caïd Essebsi, 57 ans, le locataire du Palais de Carthage n’a pas hésité à prendre ouvertement le parti de sa progéniture…»

FSI conclut ainsi: «Plus globalement, cette lutte pour le pouvoir entre le très populaire Youssef Chahed et le très impopulaire Hafedh Caïd Essebsi a mené à cette situation politique tunisienne extrêmement instable.»

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