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Lettre de l’intermédiaire Youssef Zarrouk à Abdelaziz Bouteflika

L’intermédiaire Youssef Zarrouk, homme aussi bien introduit dans les cercles du pouvoir tunisien qu’étranger et ayant connu Abdelaziz Bouteflika avant qu’il n’accède à la présidence algérienne s’adresse dans une lettre qu’il a écrit sur sa page Facebook où il le supplie de ne pas se porter candidat pour un cinquième mandat. Son message sera-t-il écouté à Zéralda?

«Lettre au Président de la République Algérienne

Monsieur le Président,

Cher Si Abdelaziz,

J’ai l’honneur de vous connaître, vous êtes un grand patriote. Nous avons eu dans les années 80 de longues soirées de discussion sur l’état du monde. La finesse de vos analyses était frappante.

Tout était dit dans des phrases courtes presque chuchotées. Jamais un mot plus haut que l’autre, c’est votre marque de fabrique. L’originalité de l’analyse de la situation prenait de court vos interlocuteurs. Nous sommes très nombreux en dehors de l’Algérie à vous aimer comme on aime l’Algérie. Notre seconde patrie.

Depuis votre élection je n’ai pas pris contact avec vous. Fadhel Khelil (longtemps ambassadeur de Tunisie à Alger, NDLR), mon regretté frère me donnait des nouvelles de vous et du beau pays au destin duquel vous présidez. Vous avez réconcilié les Algériens, vous avez inoculé dans le cœur de mes frères la graine de la bonté. Vous êtes vous même foncièrement bon.

Un jour de retour de la Mecque j’avais à côté de moi une femme âgée qui pendant les six heures de vol n’a prié que pour vous, j’étais heureux. C’était une femme de Sétif, pour vous seul elle égrenait son chapelet en bois patiné par les années de prière. Je ne pensais qu’à vous et à ce que cette femme anonyme tissait pour vous. Une grande ‘‘bourda’’ semblable à celle de notre prophète. La protection divine. Moi qui me traîne aujourd’hui avec des béquilles, je sais le courage que procure la maladie, l’amour décuplé de la patrie, la liberté d’être au fond d’un lit ou sur une chaise roulante.

Au nom de votre Amour pour l’Algérie, au nom de cette femme inconnue, de ses enfants et petits-enfants, par respect pour l’homme libre que vous avez toujours été, le cœur du soldat ne peut pas trahir. Je vous supplie de ne pas vous représenter. Vous êtes grand, laissez le glorieux peuple algérien choisir un aussi grand que vous.

Vive l’Algérie!»

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