La rencontre organisée hier, mardi 27 novembre 2018, au siège de l’Utica, à Tunis, entre une délégation d’hommes d’affaires chinois et leurs homologues tunisiens, vise à renforcer les liens bilatéraux dans divers domaines économique où la Tunisie présente des avantages compétitifs.
Par Zohra Abid
La balance commerciale entre les deux pays est, on le sait, largement déficitaire aux dépens de la Tunisie qui espère un rééquilibrage à la faveur d’une réelle relance des échanges dans les deux sens et surtout des investissements chinois en Tunisie, d’autant que notre pays présente des opportunités d’affaires dans divers secteurs. Ses principaux atouts sont, au regard des Chinois, sa stabilité politique, son système éducatif, qui produit des compétences dans les secteurs technologiques, ses richesses minières, son environnement et son agriculture, mais aussi, et surtout, sa position stratégique au cœur de la Méditerranée, au croisement de l’Afrique, du monde arabe et de l’Europe, dans le prolongement de la fameuse route de la soie, si chère aux Chinois, qui œuvrent à la réhabiliter et à la remettre au goût du jour.
Savoir-faire en matière de gestion et énergie entrepreneuriale
Ce sont là quelques unes des pistes de réflexion qui sont ressorties du Forum économique tuniso-chinois organisé par l’Utica et qui a réuni une délégation d’hommes d’affaires chinois envoyée par la China Council for Promotion of International Trade (CCPIT) conduite par Liang Qingshan, vice-président du China Chamber of International Commerce et DGA de la China Communication Construction Compagny, d’un côté, et de l’autre, les membres du Conseil d’affaires tuniso-chinois (TCBC) relevant de l’Utica, présidé par Mohamed Ben Rhouma, qui était accompagné notamment de la vice-présidente, Dhouha Mizouni Chtourou.
Dans son mot de bienvenue, Hichem Elloumi, vice-président de la centrale patronale tunisienne, a mis l’accent sur la collaboration, de plus en plus intense ces derniers temps, entre les hommes d’affaires chinois et tunisiens dans les secteurs des industries pharmaceutiques, mécaniques, des énergies renouvelables, de l’environnement et des matériaux de construction.
Khelil Laabidi, président de l’Instance tunisienne de l’Investissement (ITI), a insisté, de son côté, sur l’objectif de cette rencontre B to B et de networking ciblée. «Il s’agit d’un événement dont on a parlé en Chine, en juillet dernier, lors de la 8e session du Forum de coopération arabo-chinois et 2 mois après lors du Forum sino-africain à Pékin», a-t-il indiqué, avant de former le souhait de voir intensifiées les relations de coopération dans les différents domaines économiques et commerciaux, et notamment dans les secteurs stratégiques de l’énergie en général et des énergies renouvelables en particulier, de l’infrastructure, des nouvelles technologies, de la santé, de l’éducation, de la culture et du tourisme. M. Laabidi a profité de l’occasion pour présenter aux hommes d’affaires présents les facilités et les avantages comparatifs qu’offre le nouveau code d’investissement tunisien. Il les a aussi invités à venir nombreux pour prospecter les opportunités et pour investir dans des projets mutuellement profitables, en misant sur le savoir-faire des Tunisiens en matière de gestion et leur énergie entrepreneuriale.
Les Chinois accaparent la part du lion en Afrique
Le monde des affaires a toujours joué un rôle important dans le développement social, car il sait allier la nécessité à l’efficacité, a insisté de son côté Liang Qingshan. «Grâce au déploiement des gouvernements tunisien et chinois, nous avons pu intervenir pour localiser des endroits où l’on peut investir et créer des entreprises. Nous apportons notre savoir-faire en matières de conception d’infrastructures, notamment les ponts, les routes et la mobilisation des eaux», a-t-il ajouté, en précisant que le CCPIT regroupe plus de 80.000 sociétés et a des bureaux dans 18 pays représentant 80% du marché mondial.
«Nous occupons la plus grosse part du marché africain en termes d’investissements. Depuis le Forum 20-20 en Tunisie, nous nous sommes engagés fortement dans votre pays où nous avons ouvert, il y a tout juste un an, un bureau de liaison», a indiqué Qingshan, en formant l’espoir, lui aussi, de voir se développer, dans un avenir proche, un partenariat plus fort avec la Tunisie. «Etant un carrefour entre l’Afrique et l’Europe, la Tunisie dispose d’un atout indéniable pour devenir une destination très appréciée par les investisseurs», a-t-il conclu.
Il reste maintenant à mettre les actes en conformité avec les paroles et, dans ce contexte, ce sont les opérateurs économiques qui doivent se montrer imaginatifs et créateurs, en mettant les atouts des uns au services des besoins des autres.
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