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L’imam Samir Radhouan Jelassi, d’origine tunisienne, aux prises avec la justice suisse

Les autorités helvétiques estiment que le Tunisien Samir Radhouan Jelassi «compromet durablement la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse», notamment en raison de son rôle d’imam, et bloquent sa demande de restitution de sa naturalisation qui lui avait été retirée, dont la procédure est en cours.

Par Amina Mkada

Jelassi a récemment convoqué les médias pour donner sa version des faits à la suite du retrait de sa naturalisation suisse. Souvent salué comme l’«un des imams les plus modérés d’Europe», il se dit victime d’un acharnement judiciaire et de la vengeance des services secrets suisses, pour avoir refusé de leur fournir la liste des personnes qui visitent sa mosquée, estimant que c’est injuste.

Les renseignements suisses le tiennent à l’œil

Samir Radhouan Jelassi a obtenu la nationalité suisse en 2014, mais 4 ans plus tard le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) l’a annulée sur la base d’un préavis négatif du Service de Renseignements de la Confédération (SRC) qui surveillait sa mosquée, craignant qu’elle ne devienne un lieu de radicalisation, sauf qu’à ce jour – selon le journal suisse « Le Temps«  dans son article du 5 novembre 2019 – ces soupçons n’ont pas été prouvés et n’ont abouti à aucune poursuite pénale.

En novembre 2017, le SEM écrit à Jelassi que «des indices concrets démontrant son implication présumée dans le cadre du terrorisme islamique ont émergé», puis décide un an plus tard de lui retirer sa naturalisation suisse, estimant qu’il «compromet durablement la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse, notamment en raison de son rôle public, en particulier de celui d’imam…».

Samir est jugé «insuffisamment transparent et coopératif»

Le SEM reproche particulièrement à Samir que certains visiteurs de sa mosquée se soient radicalisés au djihad, d’entretenir des liens avec des personnes soupçonnées d’activités liées au terrorisme, et d’avoir été «évasif» et «insuffisamment transparent et coopératif» lors d’interrogations au cours d’enquêtes antiterroristes.

Samir affirme avoir toujours travaillé en Suisse en faveur de l’intégration et du dialogue inter-religieux et avait même dénoncé au ministère public, selon lui, un jeune homme de Lugano qui s’était radicalisé et qu’il avait essayé de l’en dissuader. Il assure également que sa mosquée ne reçoit aucun financement de l’étranger. Aussi a-t-il déposé une plainte contre un «fonctionnaire inconnu de l’administration fédérale» pour diffamation, calomnie et abus de droit, mais elle fut rejetée. Une procédure toujours en cours…

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