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Selon Abdellatif Mekki, Rached Ghannouchi n’est plus capable de présider Ennahdha

Abdellatif Mekki, dirigeant d’Ennahdha, a appelé, aujourd’hui, 12 décembre 2019, sur les ondes de la Radio nationale, le conseil de la Choura du mouvement islamiste à accélérer l’organisation du congrès du parti afin d’élire un nouveau président, étant donné que Rached Ghannouchi n’est plus capable, selon lui, d’assurer ce rôle.

En effet, l’ancien ministre de la Santé publique (décembre 2011 – janvier 2014) estime que M. Ghannouchi ne peut pas consacrer à la présidence d’Ennahdha le temps que nécessite cette fonction, et ce après avoir été élu à la tête de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

«Je ne suis pas un spécialiste en droit, mais d’après ce que disent les frères, la loi interne d’Ennahdha dispose que le président doit se consacrer entièrement à la direction du mouvement», a-t-il ajouté.

Interrogé sur la possibilité de le trouver à la tête du parti, le médecin a dit qu’il n’y pense pas et qu’il «préfère être membre d’une équipe gagnante plutôt que d’être le président d’une équipe ratée»… ce qui pourrait être interprété comme une confirmation de l’analyse politique selon laquelle au sein d’Ennahdha, il existe deux clans, et que, pour l’heure, ce n’est pas le sien qui prédomine et qui peut prétendre à la présidence mouvement.

Si on le nomine, il examinera cette possibilité, a-t-il toutefois assuré, ce qui prouve qu’il y pense tous les matins en se rasant, d’où sa déclaration d’aujourd’hui qui peut être traduite ainsi : «Pousse-toi que je m’y mette». Et dans cette position du successeur putatif, ce ne sont pas les candidats qui manquent parmi les dinosaures du mouvement islamiste tunisien. Et même parmi les jeunes loups.

Sur un autre plan, M. Mekki a réitéré le mécontentement exprimé par son parti, il y quelques jours, quant aux récentes nominations faites par Youssef Chahed, chef du gouvernement sortant, chargé de gérer les affaires courantes, notamment au ministère de l’Intérieur : «Éthiquement, il aurait fallu que les désignations ne soient pas aussi abondantes et qu’elles concernent seulement les postes où le changement est nécessaire, et ce afin de rassurer le prochain gouvernement».

C. B. Y.

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