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Jemli joue les prolongations : La balle est de nouveau dans le camp d’Ennahdha

Maghzaoui, Chahed et Abbou refusent d’être les dindons d’une nouvelle farce de Ghannouchi.

Les partis Attayar, Echaab et Tahya Tounes ont abandonné la partie. Habib Jemli, chef de gouvernement désigné par Ennahdha, devra faire sans eux pour composer son gouvernement. Et revoilà Qalb Tounes qui revient à la charge, toujours prêt à servir.

Par Imed Bahri

Les instances des partis Attayar, Echaab et Tahya Tounes ont tranché, dimanche 22 décembre 2019: il n’est pas question de constituer une alliance gouvernementale avec Ennahdha et de collaborer avec son chef de gouvernement désigné, Habib Jemli, pour constituer un gouvernement dont les principaux postes sont déjà attribués, dans les coulisses, à des personnalités proches du parti islamiste.

Ennahdha cherche dindon de la farce désespérément

Le problème de la Tunisie ce sont, encore et toujours, les islamistes: ils sont si calculateurs, si manœuvriers et si tordus, toujours portés sur la ruse et les coups bas, poursuivant des tractations parallèles et menant tout le monde en bateau, que plus personne, sur la scène politique, ne leur fait plus confiance. Et on en a eu l’illustration, une nouvelle fois, dimanche, lorsque les partis Attayar, Echaab et Tahya Tounes ont préféré rompre les négociations que de les poursuivre inutilement et de se retrouver, au final, dans le rôle, peu gratifiant, des dindons de la farce.

A propos de dindon, il y a Qalb Tounes, le parti présidé par Nabil Karoui, l’affairiste poursuivi en justice pour fraude fiscale, corruption financière et blanchiment d’argent, qui est toujours preneur de ce rôle, pourvu qu’on assure l’impunité à son chef.

Entre tordus, on peut toujours s’arranger

Karoui est, d’ailleurs, sorti de sa tanière, hier, pour crier sur tous les toits qu’il est toujours prêt pour le service : Ennahdha, aussi tordu qu’il puisse être, lui, il adore. Et pour cause: tout scrupule mis à part, entre tordus, on peut toujours s’arranger.

Il reste cependant un problème : à Ennahdha, il y a encore des hommes et des femmes qui ont encore des scrupules et sont farouchement opposés à toute alliance avec M. Karoui et sa bande. Ils ont beau boucher le nez, l’odeur est insupportable…

Aussi, la crise a-t-elle changé de place : de Dar Dhiafa, l’antre de Habib Jemli, devenu étrangement seul et rejeté de tous, elle est passée à Monplaisir, le quartier d’affaires où se trouve le siège d’Ennahdha. La-bas, paraît-il, on s’étripe, et la partie risque d’être très dure pour Rached Ghannouchi. Tant pis pour lui… Mais pour le pays, à l’arrêt depuis plusieurs semaines, toute cette mascarade commence à sentir le roussi.

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