On connaît désormais le nom du nouveau chef du gouvernement désigné. Il s’agit d’Elyes Fakhfakh, le dirigeant au sein d’Ettakatol et l’ancien ministre sous l’ère de la « Troïka ». Ce dernier n’a pas attendu trop longtemps, après sa désignation, pour s’adresser aux Tunisiens. Et montrer sa différence, au risque de faire grincer quelques dents.
Par Cherif Ben Younes
En effet, quelques heures seulement après l’annonce de son nom, en tant que nouveau chef du gouvernement, par le président de la république, Kaïs Saïed, Elyes Fakhfakh a fait sa première déclaration médiatique sous son nouveau statut, hier soir, lundi, 20 janvier 2020.
Lors de son mot exprimé depuis le palais présidentiel de Carthage, Fakhfakh a notamment promis la mise en place d’une «petite équipe gouvernementale, qui soit harmonieuse, sérieuse et réunissant la compétence, la volonté politique et la fidélité envers nos valeurs nationales et les objectifs de notre glorieuse révolution».
Une équipe plus réduite et plus harmonieuse
Quantitativement, on s’attend donc à ce qu’il y ait un contraste avec les gouvernements de ses prédécesseurs, notamment celui de Habib Jemli, chef du gouvernement désigné par Ennahdha et rejeté par le parlement, qui avait regroupé pas moins de 42 membres dans son équipe.
Elyes Fakhfakh a, par ailleurs, indiqué qu’il collaborera de façon continue avec la présidence de la république afin de consolider les efforts du pouvoir exécutif, «loin de toute sorte de conflits pseudo-politiques».
Des conflits qui ont malheureusement largement caractérisé les rapports politiques en Tunisie, depuis la révolution, et particulièrement lors de la mandature précédente (2014 – 2019), notamment entre l’ancien président de la république, Béji Caïd Essebsi, et son chef du gouvernement, Youssef Chahed.
L’ancien ministre du Tourisme (2012) et des Finances (2013) a souligné, d’un autre côté, que les prochains défis prioritaires qui attendent le pays sont essentiellement économiques et sociaux, en plus du renforcement de la démocratie.
M. Fakhfakh a, d’autre part, assuré qu’il ouvrira la voie à «une large ceinture politique, sans aucune exclusion ni quotas partisans, tout en restant fidèle à l’orientation majoritaire».
Les «objectifs de la révolution» en point de mire
En attendant que plus de détails soient dévoilés lors des prochains jours, notamment durant la phase de concertations avec les partis en vue de former un gouvernement, le premier discours du nouveau chef du gouvernement désigné a été, globalement, assez général, même si on peut d’ores et déjà en tirer quelques enseignements…
A titre d’exemple, le fait que Fakhfakh ait mis en avant «les objectifs de la révolution» dès sa première déclaration médiatique n’est sans doute pas arbitraire et montre, sans surprise, que dans son choix, Kaïs Saïed a pris en considération ce «critère de la révolution», aussi ambigu soit-il pour certaines parties ayant des réserves sur ce qui s’est passé depuis la chute de l’ancien régime.
Donnez votre avis