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Mohamed Abbou : Il n’y a qu’une seule place au gouvernement pour Ennahdha et Qalb Tounes

Commentant l’état d’avancement des concertations relatives à la formation du prochain gouvernement, Mohamed Abbou n’a pas mâché ses mots en parlant d’Ennahdha, le parti qui est en train de saboter tout le processus, notamment en tenant des conditions «futiles» à l’égard du chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh.

Présent sur le plateau de «Maâ Samah Meftah», sur les ondes de Shems FM, le secrétaire général du Courant démocrate (Attayar) a indiqué que, du moment où son parti a annoncé sa participation au gouvernement Fakhfakh, suite à la réunion de son Conseil national, il a définitivement «fermé la porte des conditions».

Faisant allusion à Ennahdha, dont la position vis-à-vis du gouvernement Fakhfakh suit une courbe oscillante depuis le début des concertations, Abbou a affirmé que «contrairement à d’autres partis, Attayar n’exige rien à la 90e minute de jeu».

Le parti social-démocrate donne, en revanche, des conseils, a-t-il ajouté. A titre d’exemple, il a proposé le remplacement de 4 ministres figurant dans la composition gouvernementale qui a été proposée par le chef du gouvernement désigné, a-t-il précisé, sans les nommer.

En ce qui concerne le ministre de l’Intérieur proposé, Hichem Mechichi, envers lequel le Courant démocrate aurait des réserves selon certains échos, Mohamed Abbou s’est plutôt montré neutre à son égard, précisant qu’il ne le connaît pas en personne et qu’il espère qu’il soit connaisseur des maux de l’administration tunisienne.

«J’espère qu’il sait que ce qui porte préjudice à la Tunisie c’est le fait qu’on a contrôlé le ministère de l’Intérieur, ainsi que la magistrature, et ce pour régler les comptes personnels, protéger les corrompus et fermer les yeux sur l’argent politique», a-t-il poursuivi.

Sur un autre plan, Abbou a estimé que les conditions d’Ennahdha vis-à-vis du gouvernement Fakhfakh étaient «très futiles», s’étonnant du fait qu’ils se permettent «le luxe d’exiger des noms bien particuliers au sein de l’équipe gouvernementale».

L’avocat a, par ailleurs, indiqué que si le parti islamiste continue à menacer de ne pas soutenir le prochain gouvernement, Elyes Fakhfakh devrait opter pour le plan B, en y intégrant «d’autres parties», faisant notamment allusion à… Qalb Tounes.

«On n’a jamais dit au sein d’Attayar que Qalb Tounes était pire qu’Ennahdha. Pour nous, les deux partis sont semblables en ce qui concerne leurs défauts. Mais au sein du gouvernement, il n’y a de la place que pour l’un d’entre eux. Sinon ce sera la guerre des clans», développe-t-il, assurant toutefois que pour lui, mieux vaut que ce parti soit Ennahdha, notamment parce qu’il est mieux préparé que celui de Nabil Karoui.

Rappelons qu’Attayar a porté plainte contre les deux partis, en octobre dernier, pour des affaires de financement étranger de leurs campagnes électorales respectives et de dépassement du seuil de financement autorisé par la loi électorale.

C. B. Y.

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