«Vous êtes les fils et les petits-fils de Maududi, Sayyid Qutb et Hassan Al-Banna, et votre projet est purement obscurantiste. Vous ne serez jamais un parti civil, et pour le pouvoir, vous êtes prêts à tout, à vendre la patrie, à collaborer avec les criminels, avec l’AIPAC et même à enlacer Satan», a lancé Mongi Rahoui, député Front populaire, en s’adressant à Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha et président de l’Assemblée.
Le député de gauche a profité de cette plénière, qui a commencé hier et se poursuit à l’aube de ce jeudi 4 juin 2020, pour redire à Rached Ghannouchi ses 4 vérités : «Le problème ce n’est même pas la diplomatie, le problème c’est vous, votre politique, même en Tunisie. On connaît votre projet obscurantiste, qui n’est qu’une continuité du projet des Frères musulmans», a-t-il dit, en ajoutant : «Vous dites une chose et son contraire, vous aviez fait l’éloge de Ben Ali avant de fuir à Londres, vous aviez annoncé ne pas vouloir faire de politique en Tunisie et vous ne faites que ça et plus récemment vous aviez dit que vous n’alliez jamais vous allier avec les partis corrompus et vous vous êtes liés à Qalb Tounes».
Mongi Rahoui poursuit : «Mais pour votre projet obscurantiste, vous êtes prêts à tout. Pour le pouvoir vous êtes prêts à vendre la patrie, à collaborer avec les criminels, les contrebandiers, les corrompus, avec l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee, lobby pro-israélien créé en 1951 aux États-Unis, Ndlr) et même à enlacer Satan».
Le député rappelle à Rached Ghannouchi que les dirigeants de gauche ont été les premières victimes de cette politique islamiste, citant notamment les assassinats de Chokri Belaïd (6 février 2013) et Mohamed Brahmi (25 juillet 2013) par des éléments islamistes, ainsi que les attaques terroristes perpétrées contre les forces sécuritaires et armées, tout en rappelant qu’Ennahdha n’a pas de projet économique ou social, mais purement obscurantiste, pour servir des agendas islamistes.
«Vous êtes un maillon de la chaîne du projet obscurantiste, vous pouvez mettre un costume à la place de votre jebba, porter une cravate rouge, bleue, raser votre barbe, vous embaumer des meilleurs parfums de Paris, refaire votre dentition quatre fois… mais jamais votre habit d’extrémiste, qui a détruit le pays, ne vous quittera, vous ne serez jamais un parti civil comme vous aimez le prétendre», a-t-il encore lancé.
Mongi Rahoui a indiqué à Rached Ghannouchi que la Tunisie retiendra son nom et qu’un jour ou l’autre il se retrouvera peut être de l’autre côté : «Beaucoup faisaient l’éloge de Ben Ali, comme certains font le vôtre, aujourd’hui, mais un jour vous serez confronté à la réalité et vous allez rendre des comptes. Nos projets sont opposés. Nous portons un projet profondément humain et le votre est destructeur, vous avez détruit la Tunisie et l’Histoire saura retenir cela».
Pour conclure, le député de gauche a également rappelé au chef du parti islamiste Ennahdha que le jour de l’enterrement de Chokri Belaïd, assassiné par des extrémistes religieux, des millions de Tunisiens scandaient en chœur «Ghannouchi, assassin ! Ghannouchi, assassin !»…
«Comment pourriez-vous, un jour, vous racheter ? A quel prix pourriez vous racheter cela ?», a-t-il lancé au vieux dirigeant islamiste, emmuré dans son silence, cherchant à laisser passer la tempête.
Y. N.
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