Quelques jours après avoir comparu devant le tribunal de première instance de Tunis dans le cadre d’une affaire qui concerne la Poste tunisienne, où il a occupé le poste de président-directeur général, le ministre du Transport et de la Logistique, Moez Chakchouk, se retrouve au centre de l’attention…
En effet, le journal Jeune Afrique a révélé, dans son numéro de ce mercredi, 30 septembre 2020, que M. Chakchouk a été mis en cause dans une affaire de harcèlement moral dans le cadre de ses précédentes fonctions à l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), à Paris.
L’article indique que Chakchouk a été reconnu coupable d’avoir isolé professionnellement une collaboratrice à l’Unesco, lorsqu’il occupait le poste de sous-directeur général pour la communication et l’information au sein de l’organisation.
L’enquête interne fait même état d’une «forme d’humiliation et d’abus d’autorité» à l’encontre de la plaignante qui aurait duré 5 mois au total.
Le journal explique qu’en mars 2018, Chakchouk avait pris ses fonctions, à l’Unesco, dans un contexte particulier. En effet, environ un mois plus tôt, son prédécesseur a été limogé parce qu’il a été reconnu coupable, en interne, de harcèlement sexuel à l’encontre de la collaboratrice en question. Une affaire étouffée par l’Organisation des Nations unies (ONU) malgré sa médiatisation, et la victime est restée à son poste.
Rendu méfiant par ce précédent, Chakchouk aurait décidé, de sa propre initiative, de ne plus travailler avec elle. Il lui aurait fermé l’accès à son agenda ainsi qu’à son bureau et lui aurait à peine adressé la parole, pour lui dire «bonjour» et «au revoir», assure le journal.
Des faits jugés graves étant donné, notamment, l’emprise hiérarchique du sous-directeur sur sa collègue. «Ces éléments sont même reconnus constitutifs de harcèlement moral par le service d’évaluation et d’audit de l’Unesco», ajoute Jeune Afrique.
L’actuel ministre tunisien aurait, suite à cela, fait l’objet, en interne, d’une sanction écrite sous forme d’un blâme, assorti d’une obligation de formation en éthique, précise la même source, et ce, suite à plusieurs plaintes déposées par «sa victime».
C. B. Y.
Donnez votre avis