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Sami Triki : «La détermination de la durée de présidence d’un parti est contraire à la démocratie»

Le clan qui soutient Rached Ghannouchi au sein d’Ennahdha ne sait plus sur quel pied danser pour violer le règlement intérieur du parti, en vue de permettre au leader islamiste de présenter sa candidature pour un 3e mandat consécutif à la tête du parti. Aujourd’hui, le dirigeant nahdhaoui Sami Triki s’est, dans ce contexte, fendu d’une théorie pour le moins extravagante.

Pour lui, puisque la détermination de la durée de la présidence du parti a été décidée lors du 9e congrès et qu’elle a été appliquée tout de suite après, il faudrait aussi, pour être cohérent, appliquer également l’éventuelle annulation de cet amendement lors du 11e congrès immédiatement, et par conséquent, selon lui, permettre à Ghannouchi d’avoir la possibilité de présider Ennahdha pour un 3e mandat consécutif.

Il va sans dire qu’il y a beaucoup de mauvaise foi dans le raisonnement de M. Triki, car si on appliquait l’éventuel nouvel amendement lors du 11e congrès, en annulant la limitation du nombre de mandats, cela ne devrait en aucun cas concerner l’actuel président, qui n’aurait quand même pas le droit de se présenter à la prochaine élection, conformément à l’actuel règlement.

«Personnellement, je pense que l’article 31 du règlement intérieur est contraire à la démocratie des partis, et que spécifier une durée déterminée pour le chef du parti, en imposant cette condition textuellement, est contraire à la démocratie», continue-t-il à nous régaler avec sa logique très spéciale.

Qu’elle est belle la démocratie de M. Triki. qui peut même permettre aux présidents de garder leur pouvoir jusqu’à leur mort. Mais il ne faut surtout pas confondre cela avec l’autocratie !

D’autant plus que le membre du conseil de la Choura assure – et on doit le croire sur parole – que sa position est de principe et qu’elle n’a absolument pas pour objectif de faire perdurer la présidence de Ghannouchi. Et tant pis si tous ses arguments tordus mèneraient au maintien de ce dernier à la tête du parti islamiste. Il s’agit certainement d’une coïncidence.

Cherif Ben Younès

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