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Larbi Guesmi explique les raisons de sa démission du mouvement Ennahdha

Un autre membre dirigeant du parti Ennahdha, Larbi Guesmi, a annoncé sa démission, aujourd’hui, vendredi 1er janvier 2020, dans un post Facebook, en précisant que cette décision a été prise jeudi, à l’issue de la réunion du Majlis Choura du mouvement islamiste tunisien.

Par Imed Bahri

Membre du mouvement depuis le milieu des années 1970, du temps où il était encore élève, Larbi Guesmi a occupé plusieurs postes de direction avant et après la révolution de 2011. Il a longtemps dirigé le mouvement dans les régions du Kef et de Siliana et a été condamné à de lourdes peines de prison en 1987 et 1991. Il a aussi vécu en exil et représenté le mouvement en Algérie, où il a trouvé refuge après sa sortie de prison, et en Suisse.

Membre fondateur d’Ennahdha, Larbi Guesmi ait partie de Majlis Choura depuis 2014 sans discontinuer, mais les dérives qu’il a constatées au sein du mouvement et les errements de sa direction actuelle rassemblée autour du président Rached Ghannouchi l’ont finalement poussé à jeter l’éponge. Dans le long texte de sa démission, il détaille les dérives et les errements en question et fait part de sa profonde déception et de son désespoir quant à une possible réforme interne d’un mouvement miné par le clientélisme, le népotisme et la corruption.

Le sort réservé au 100 dissidents (pour la plupart des dirigeants historiques) ayant demandé à Rached Ghannouchi de ne pas se présenter pour un 3e mandat à la tête du mouvement, et la campagne de dénigrement dont ces derniers font l’objet au sein des instances du mouvements et sur les réseaux sociaux ont fini par convaincre Larbi Guesmi qu’Ennahdha a définitivement tourné le dos à son passé, à ses principes et à ses valeureux enfants pour s’attacher les services d’une camarilla d’opportunistes sans foi ni loi.

Les griefs exprimés par Larbi Guesmi rappellent celles déjà évoqués par la plupart des dirigeants ayant démissionné, critiqué ou pris leurs distances vis-à-vis du parti islamiste tunisien, corrompu par l’exercice du pouvoir et où ils ne se reconnaissent plus. Parmi ces dirigeants et pas des moindres, on citera Abdelhamid, Jelassi Abdellatif Mekki, Mohamed Ben Salem, Samir Dilou, Imed Hammami et autres Zied Ladhari…

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