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Elyes Kasri : Le dialogue national doit être précédé d’un bilan des 10 dernières années

Rached Ghannouchi (Ennahdha) et Noureddine Taboubi (UGTT) ne sont pas étrangers à la crise actuelle en Tunisie.

Pour l’ancien ambassadeur Elyes Kasri, l’initiative de dialogue national proposée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour essayer de sortir la Tunisie de la crise, et acceptée avec des conditions par le président de la république Kais Saied, risque de ne pas avoir lieu ou de faire pschitt. Et pour cause…

Dans un post publié sur sa page Facebook, M. Kasri estime qu’avant d’entamer ce dialogue et pour espérer lui garantir les meilleures chances de succès, on ne peut faire l’économie d’un bilan des dix dernières années d’errances soi-disant révolutionnaires.

«Afin d’éviter de tourner en rond et de rectifier le processus révolutionnaire comme l’a revendiqué le président de la république Kais Saied, les adeptes d’un énième épisode du dialogue national devraient avoir l’honnêteté politique et morale de faire procéder au préalable à un bilan indépendant et objectif des ‘‘réalisations’’ d’une décennie révolutionnaire qui a mené le pays à une situation de blocage politique et de délabrement socio-économique», écrit M. Kasri. Et il ajoute : «Sans un bilan indépendant et objectif, le prochain épisode du dialogue national ne fera que confirmer la perception largement partagée de son inutilité et même de la mauvaise foi morale et politique de ses initiateurs et participants».

Le diplomate fait ici une allusion claire au parti islamiste Ennahdha, au pouvoir presque sans discontinuer depuis 2011 et qui continue de peser de tout son poids sur l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et sur le gouvernement conduit actuellement par Hichem Mechichi. Mais aussi à l’UGTT, dont les grèves à répétition pour exiger d’incessantes augmentations salariales et les pressions pour empêcher toute réforme (privatisation) des entreprises publiques, dont beaucoup souffrent de mauvaise gouvernance et sont au chapitre de la faillite, grèvent dangereusement les finances publiques et menacent l’Etat de faillite.

Dans un post publié aujourd’hui, dimanche 10 janvier 2021, M. Kasri n’y va pas par quatre chemins et accuse le mouvement islamiste de tous les maux actuels de la Tunisie. «Dans la conjoncture actuelle, un énième épisode du « dialogue national » ne peut mener qu’à la perpétuation de l’emprise de la pieuvre islamo-obscurantiste sur les rouages de l’Etat et de la société, l’intensification du pillage et de l’endettement et le maintien d’un statu quo politico-économique dévastateur. Trêve de palabres, faisons d’abord le bilan d’une décennie de gouvernance désastreuse, de corruption endémique et de destruction systématique de l’Etat et de l’économie.»

En d’autres termes, la solution ne viendra de ceux par qui le mal est arrivé.

I. B.

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