Tunisie : le casse-tête de la restructuration des entreprises publiques

Face au durcissement des positions de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui tire l’essentiel de ses effectifs du secteur public, le gouvernement avance presque en s’excusant dans le dossier de la restructuration des entreprises publiques, mal gérées, gangrenées par la corruption et causant des pertes énormes aux caisses de l’Etat. Ça rame toujours, mais ça n’avance pas…

C’est dans ce contexte que le gouvernement Najla Bouden a fait savoir qu’il œuvre à identifier une liste des entreprises publiques stratégiques et à les soumettre à un audit externe tout en préparant un programme pour la régularisation de leurs dettes vis-à-vis de l’Etat, et pour l’assainissement des créances accrochés par secteur.

Dans un document de 70 pages intitulé «Suivi de la mise en œuvre de programme de réformes», rendu public après une réunion, vendredi 3 mai 2022, dédiée au programme de réformes, qu’une vision stratégique du rôle de l’Etat dans ses établissements publics sera établie, et ce, dans le cadre de l’axe du développement de la performance et de l’efficacité du secteur public.

Il s’agit également de l’élaboration de programmes de restructuration des entreprises publiques, ainsi que l’amélioration de la gouvernance à travers la révision des aspects législatif et réglementaire.

La Tunisie a enregistré récemment plusieurs opérations de cessions des contributions non stratégiques dans des banques mixtes, telles que la Banque de Tunisie et des Emirats (BTE) et la Banque tuniso-koweitienne (BTK), indique le document.

Entre-temps, de plus en plus d’entreprises publiques sont confrontées à des difficultés entraînant la détérioration de leur situation financière à cause de la hausse des prix des matières premières et des hydrocarbures à l’échelle mondiale, notamment en raison de la crise russo-ukrainienne.

Le gouvernement a rappelé, dans le cadre de la réforme des entreprises publiques, la parution du décret présidentiel n° 303 de 2022 fixant les principes relatifs au choix, à l’évaluation des performances et la révocation des administrateurs représentant les participants publics et des administrateurs indépendants.

Le document a rappelé que l’article 20 du décret-loi n°2021-21 du 28 décembre 2021 relatif à la loi de finances pour l’année 2022, stipule l’octroi aux sociétés la possibilité de réévaluer leurs immeubles selon leur valeur réelle.

Il s’agit aussi du décret présidentiel n° 2022-307 du 29 mars 2022, relatif à une opération de compensation entre les créances de l’Etat et de la Société nationale de télécommunications.

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