La 6e Fita pour réparer les relations entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne

La 6e Conférence internationale Financement de l’investissement et du commerce en Afrique (Fita) se tiendra à Tunis les 20 et 21 septembre 2023, à l’initiative du Tunisia Africa Business Council (TABC) sous le haut patronage du chef de l’Etat, a indiqué le président du think tank Anis Jaziri.

Initialement prévue en mai 2023, cette conférence a été reportée suite aux déclarations du président Kaïs Saïed sur l’immigration des Africains subsahariens jugées racistes par plusieurs organisations en Afrique et dans le monde.   

S’exprimant lors d’une conférence de presse, mardi 29 août 2023, Jaziri a déclaré que cette conférence revêt une grande importance alors que le monde est confronté à des défis majeurs, principalement des bouleversements multiformes, des crises économiques multidimensionnelles, des conflits, notamment en Ukraine, et le risque d’une guerre imminente dans la région du Sahel, qui pourrait avoir un impact négatif sur la Tunisie et le continent africain.

Placée sous le thème «L’Afrique en pleine crise mondiale et le rôle du secteur privé dans une transformation économique durable et inclusive», cette conférence vise à rassurer les nations africaines en leur envoyant un message ainsi qu’au reste du monde que la Tunisie reste un pays d’accueil pour les Africains subsahariens. La Tunisie est un pays africain non raciste qui offre un environnement favorable aux investissements et continuera à contribuer au développement du continent, a ajouté Jaziri. «C’est une belle opportunité pour la Tunisie de dissiper les rumeurs qui ont cherché à ternir sa réputation ces derniers mois», a-t-il souligné, dans une volonté claire de minimiser les répercussions négatives des déclarations controversées du président Saïed sur les relations entre la Tunisie et l’Afrique.

A travers cet événement, les entreprises tunisiennes basées en Afrique chercheront à se repositionner après les dégâts qu’elles ont subis suite à ces déclarations.

Cette 6e édition réunira 3 000 participants, dont 750 chefs d’entreprise étrangers venus de 60 pays et 70 exposants. On annonce 2 000 rendez-vous B2B lors de l’événement.

La Fita réunira notamment d’importantes délégations de la République démocratique du Congo (RDC), du Cameroun, du Niger et de la France.

La Tunisie dispose d’un énorme potentiel pour accroître ses exportations vers le marché sud-africain, qui sont passées de 500 millions de dinars (MDT) à 1,5 milliard de dinars  depuis 2015, représentant 3% des exportations totales de la Tunisie vers les pays du monde.

Nadia Yaîche, membre du conseil d’administration du TABC, a déclaré que cette conférence mettra en évidence le rôle clé du secteur privé dans l’économie. C’est une opportunité pour les investisseurs et les startups cherchant à pénétrer les marchés africains d’explorer ces marchés et de connaître leurs spécificités.

Yaîche a rappelé les principaux obstacles entravant le processus de développement des entreprises tunisiennes en Afrique, notamment l’absence de missions diplomatiques économiques, de logistique aérienne, les conventions de double imposition (seulement 13 conventions de non-double imposition ont été signées) et le manque de flexibilité de la réglementation des changes, qui bloque les exportations et l’ouverture d’entreprises en Afrique.

La France sera l’invitée d’honneur de la Fita 2023. Sa participation portera sur les questions liées à l’électrification, à la décarbonation et à la transition énergétique en Afrique.

Michel Bauza, directeur de Business France en Tunisie pour l’Afrique du Nord, a souligné que cet événement réunira 8 pays africains avec des opérateurs du secteur électrique, tels que la Steg, l’ANME, des entreprises et des centres de recherche français, pour favoriser les échanges sur les problématiques, les solutions. et de financement, ainsi que le lancement de nouveaux projets.

Plusieurs thèmes seront abordés lors de la Fita 2023. Ils porteront sur le financement, le climat et le développement durable, la transformation numérique, les infrastructures, le commerce interafricain et l’intégration régionale.

I. B. (avec Tap).

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