Comment Israël repousse ses frontières pour agrandir continuellement son territoire

Les Palestiniens, réduits par les sionistes au statut d’éternel réfugiés et d’apatrides, n’ont pas fini de payer la lâcheté des Occidentaux face à Hitler, qui pensent avoir réglé l’injustice faite aux juifs d’Europe par une injustice qu’ils font depuis 75 ans aux Palestiniens, lesquels, d’exode en exode, se retrouvent aujourd’hui un peuple sans terre. (Illustration : Exode des Palestiniens de Gaza – Ph. Mostafa Hassona – Anadoulu.)

Par Rachid Barnat

Il suffit de faire la guerre au voisin, cette bonne vieille méthode de colonisation ! Ce qu’ont parfaitement compris les sionistes qui ont jeté leur dévolu sur la Palestine avec le rêve d’y établir un Etat dans un premier temps, puis de reconstituer le grand Israël biblique, cette terre mythique promise par Dieu à son peuple élu, en poussant ses frontières à la faveur des guerres qu’ils déclareront aux Palestiniens.

Pour plaider leur cause auprès de l’Onu, les sionistes ont demandé «une terre pour un peuple sans terre, sur une terre sans peuple»; pour en faire un refuge pour les juifs d’Europe qui fuyaient le nazisme et les crimes d’Hitler.

L’Onu dominée alors par les Occidentaux, les pays arabes n’ayant pas voix au chapitre, étant en majorité sous «tutelle» des empires coloniaux franco-anglais, vont saisir l’occasion pour absoudre leur lâcheté face à Hitler; et décident de partager la Palestine en deux : un territoire pour les Arabes Palestiniens et un territoire pour les juifs, sans plus de précision, laissant la porte ouverte à toutes les manœuvres pour les sionistes d’en dessiner les frontières à leur guise.

Pour les Occidentaux, ce sera une occasion de racheter à peu de frais leur faute, en accordant une terre aux juifs d’Europe qui ne leur coûte rien, puisqu’ils le font au détriment d’un peuple qui n’y est pour rien dans la persécution des juifs par les nazis !

La stratégie de la victimisation des juifs

Une fois obtenu le partage de la Palestine, à la faveur d’une prétendue guerre de libération, faite par les juifs d’Europe, les sionistes vont proclamer l’Etat d’Israël en 1948 et commencer à en dessiner les frontières.

Pour cela, ils vont instrumentaliser pogromes, shoah et holocauste, jouant à outrance la victimisation des juifs et culpabilisant les Occidentaux, pour les dissuader de critiquer Israël qui va finir par se croire au-dessus des lois !

Leur stratégie sera la guerre au prétexte de «sécuriser Israël», à fin d’agrandir continuellement leur Etat. Et qui dit guerre, dit des territoires à conquérir par Israël chez les voisins arabes mais surtout chez les Palestiniens dont ils convoitent les territoires «accordés» par une Onu dominée par les occidentaux en 1947.

Pour les sionistes, tous les moyens sont bons. Ils vont pousser d’abord les Arabes à se rebeller contre l’injustice faite aux Palestiniens, puis les Palestiniens à se révolter contre leur sort d’éternels réfugiés, pour leur déclarer la guerre; quitte à fomenter les soulèvements et à diviser les Palestiniens, pratiquant la règle «diviser, pour mieux régner»; jusqu’à marginaliser l’OLP, pourtant disposée à signer les accords de paix d’Oslo, pour lui préférer les Frères musulmans du Hamas qu’ils ont soutenus et financés, pour bloquer tout processus de paix, selon le «stratège» Netanyahou.

Ainsi, d’une révolte à l’autre, d’une escarmouche/intifada aux attaques épisodiques par les Palestiniens, les sionistes vont grignoter un peu plus chaque fois, les territoires accordés par l’Onu aux Palestiniens.

Le territoire palestinien réduit à la portion congrue

Or l’armée israélienne est très vite devenue la 5e au monde en puissance, grâce au soutien inconditionnel de la 1ère puissance mondiale, les Etats-Unis qui les financent et les équipent en matériels militaires, arme nucléaire comprise.

Ce qui fait que les guerres dont se prévalent les sionistes pour «se défendre» et «sécuriser Israël» sont des guerres asymétriques de type colonial, pour pousser toujours un peu plus les frontières d’Israël dans les territoires palestiniens.

Comment s’étonner qu’au bout de 75 ans de conflit, Israël a réduit à peau de chagrin le territoire palestinien ?

Le soutien américain à Israël s’explique entre autre, par l’existence d’une communauté juive américaine importante attachée à Israël et qui vote comme un seul homme; mais aussi par l’existence d’une communauté évangélique américaine, au sionisme messianique, attachée elle aussi à Israël, composée de plus de 85 millions, qui vote aussi comme un seul homme, et qui veut protéger Jérusalem où le Messie est attendu.

Cela fait deux bases électorales importantes pro-israéliennes, que courtisent les Républicains mais aussi les Démocrates.

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard que les ministres des Affaires étrangères américains sont souvent enfants de juifs d’Europe persécutés par Hitler. Car qui mieux qu’eux pour collaborer avec les sionistes israéliens originaires d’Europe eux-mêmes, que d’avoir à ce poste un juif ashkénaze, pour veiller aux intérêts d’Israël et lui assurer un soutien inconditionnel et total.

Il faut dire qu’Henri Kissinger, Madeleine Albright, les deux anciens chefs de la diplomatie, et Jared Corey Kushner, le gendre du président Donald Trump, pour ne citer que ceux-là, ont fait du beau travail, pour assurer la «sécurité d’Israël» au dépens des Palestiniens.

Quant à Antony Blinken, l’actuel secrétaire d’Etat, juif lui aussi, il soutient les «Accords d’Abraham» mis en place par son prédécesseur en accord avec Benjamin Netanyahou; et tente de rallier les pays arabes pour les ratifier,  reconnaître Israël et normaliser leurs relations avec cet Etat sans frontières clairement définies et extensives à souhait.

Or les pays arabes signataires de ces accords (Bahreïn, Emirats et Maroc), ont égoïstement «oublié» la cause palestinienne; puisqu’il n’ont posé aucune condition pour que Israël reconnaisse un Etat palestinien libre et indépendant, dans les nouvelles frontières de 1967 que lui reconnaît l’Onu après la guerre des Six jours qui a coûté aux Palestiniens la perte d’une grande partie des territoires octroyés en 1947.

Ainsi, le 7 octobre 2023 sera le nouveau prétexte pour une épuration ethnique et pour chasser massivement les Palestiniens de la bande Gaza. Tsahal a déjà détruit le nord et continue de bombarder le sud de cette bande, qu’il projette d’occuper militairement pour y faire ce qu’Israël a fait de la Cisjordanie : installation de nouvelles colonies, prélude à une annexion pure et simple de ces territoires palestiniens.

On comprend mieux pourquoi le machiavélique Netanyahou répète avec cynisme à qui veut l’entendre, qu’il est «en guerre» contre le Hamas, celui-là même qu’il soutenait et instrumentalisait pour lui donner l’occasion de lui faire la guerre, à fin de «récupérer» la bande de Gaza, cette prison à ciel ouvert, sous contrôle exclusif d’Israël; et d’en faire la nouvelle «prise de guerre» pour l’Etat hébreu.

Terroriser et chasser les Palestiniens pour prendre leurs terres

Une stratégie bien rodée depuis la fumeuse guerre de libération des sionistes en 1948, que les Palestiniens qualifient de «nakba/grande catastrophe»; et qui fut un prétexte pour terroriser, massacrer, tuer et chasser les Palestiniens pour récupérer leurs maisons et leurs terres.

Dommage pour les Palestiniens qui n’ont pas écouté Bourguiba, quand il leur conseillait de prendre ce que l’Onu avait décidé de leur accorder en 1947; quitte à poursuivre les négociations pour prendre davantage de territoires; puisqu’il n’y avait pas de frontières clairement établies par les «décideurs» !

Ils auraient économisé tant de souffrances et tant de morts pour rien, durant 75 années de galère; puisqu’au final, ils seront renvoyés chez leurs «frères arabes», comme le projettent les sionistes; et leurs territoires, ou ce qu’il en reste, seront rattachés à Israël comme «prise de guerre» que les Etats-Unis et l’Union européenne s’empresseront de reconnaître comme telle, comme ils avaient reconnu les nouvelles frontières d’Israël après la guerre des Six jours de 1967 !

Bientôt, l’objectif des sionistes messianiques sera atteint si la communauté internationale les laisse faire : reconstituer le mythique grand Israël biblique, mettant la loi de «leur» Dieu au-dessus de celle de tous les hommes.

A moins qu’un nouvel ordre mondial rebatte les cartes …

Ils n’ont pas fini de payer la lâcheté des Occidentaux face à Hitler, qui pensent avoir réglé l’injustice faite aux juifs d’Europe par une injustice qu’ils font aux Palestiniens qui se retrouvent, d’exode en exode, un peuple sans terre, que les sionistes souhaitent fourguer à la Jordanie pour effacer à jamais la Palestine de la carte et résoudre ainsi une fois pour toute le conflit israélo-palestinien !

Pauvres Palestiniens, victimes du nazisme et du sionisme, réduits au statut d’éternel réfugiés et d’apatrides dans les pays qui ont bien voulu les accueillir (Syrie, Liban, Jordanie, Egypte…); et qui attendent depuis 75 ans que l’Onu tienne sa promesse de retour en leur pays.

Blog de l’auteur.

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