Tunisie : le sud à l’heure des promesses

Lors de sa récente visite à Douz, le président Kaïs Saïed a appelé à la création de l’Office pour le développement du Sud et du Sahara (ODSS). Le conseil des ministres n’a pas tardé à approuver le projet de décret portant sa création. Que cache cette célérité qui contraste avec la lenteur légendaire de l’administration tunisienne ?

Le projet de décret en question, approuvé jeudi 4 avril 2024, lors d’un conseil des ministres présidé par le Premier ministre Ahmed Hachani, réglemente l’organisation administrative et financière ainsi que les méthodes de travail de ce nouvel office. Encore faut-il lui trouver bientôt les financements nécessaires pour espérer le voir enfin à l’œuvre, dans un an, si Dieu le veut, ou cinq ans ou même dix ans, car l’administration tunisienne n’a jamais brillé par sa célérité quand il s’agit de l’exécution des projets

Dans sa présentation de l’ODSS, lors du conseil des ministres, la ministre de l’Economie et du Plan, Feryel Ouerghi a indiqué qu’il s’agira d’un organisme public à caractère non administratif, doté de fonctions administratives et de flexibilité financière, sous la tutelle de son département et basé à Tozeur.
Le nouvel office veillera sur le bon usage des investissements publics en vue d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles et humaines disponibles dans les gouvernorats du sud, afin de les développer davantage et de mieux les intégrer dans l’économie nationale.

Selon un communiqué publié par la présidence du gouvernement, les tâches du nouvel office, qui s’inspire de l’Office de développement Rjim Maatoug, créé dans le cadre de la loi de finances de 1989, et qui eut beaucoup de succès en son temps, comprendront le développement des cultures oasiennes, de l’agriculture biologique, de l’élevage, notamment des chameaux, et des énergies alternatives et renouvelables (solaire et géothermique).

Selon la même source, le nouvel office développera également des industries basées sur les matériaux locaux, notamment l’industrie du cristal basée sur les sables du désert et celle du gypse, ainsi que le développement de projets s’inscrivant dans le cadre du tourisme alternatif, notamment saharien, et la création de nouvelles zones touristiques qui valoriseraient les atouts naturels, culturels et patrimoniaux des régions cibles.

La nouvelle structure de développement travaillera également au développement des zones économiques dans les zones frontalières, notamment grâce à des projets commerciaux basés sur les produits locaux.

En outre, il contribuera à la création de pôles de production compétitifs dans ces régions, de manière à réduire les disparités régionales et la migration, à créer des emplois et à rendre la région du Sahara plus attractive pour les investissements et l’installation.

Rendez-vous donc dans un an, cinq ans ou dix ans pour vérifier ce qui, d’ici là, aura été réalisé.

I. B.

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