L’Etat tunisien ne peut plus continuer à soutenir financièrement Tunisair

Depuis l’ère de Ben Ali, les programmes de sauvetage de Tunisair se suivent et finissent tous par se révéler éphémères et sans effet durable. La crise que traverse le pays fait que l’Etat tunisien n’a pas plus la capacité de gouvernance ni les moyens de posséder ni de moderniser une compagnie aérienne.

Elyes Kasri *

Les défaillances de plus en plus visibles et insupportables de la compagnie Tunisair font invoquer par les mêmes cercles corporatistes, rentiers ou nostalgiques des slogans classiques pour cacher l’évidence de l’anachronisme de cette entreprise qui fut il y a longtemps un motif de fierté nationale mais qui est devenue un fardeau insupportable et une image dégradante de la Tunisie à l’étranger.

Dès qu’en temps de crise une entreprise publique, déficitaire chronique et incapable de se redresser, commence à invoquer la souveraineté nationale et à se cacher derrière des lignes rouges, il faut se rendre à l’évidence qu’il y a en matière de vision et de gouvernance un mélange toxique et fatal.

Des défaillances chroniques

Tunisair a été une bonne compagnie mais n’a visiblement pas su vieillir et s’adapter à la nouvelle conjoncture internationale pour des considérations endogènes et exogènes. Et elle démontre une nouvelle fois ses défaillances au démarrage de la saison des vacances pour les tunisiens résidents à l’étranger et une saison touristique que l’on espère porteuse d’espoirs pour renflouer les réserves en devises étrangères.  

Depuis l’ère de Ben Ali, les programmes de sauvetage se suivent et finissent tous par se révéler éphémères et sans effet durable.

La crise que traverse le pays fait que l’Etat tunisien n’a pas plus la capacité de gouvernance ni les moyens de posséder ni de moderniser une compagnie aérienne.

C’est le constat qu’il faut savoir accepter pour pouvoir envisager une sortie de crise qui puisse servir les intérêts supérieurs de l’économie nationale et l’image du pays à l’étranger, loin de tout corporatisme ou nostalgie que le pays en difficulté ne peut tolérer ni se permettre.

* Ancien ambassadeur.

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