Le dossier des entreprises communautaires et des moyens de les développer est la principale préoccupation du gouvernement. Et pour cause : le président Saïed fait de ces entreprises le pilier de son programme économique et espère qu’elles aideront à impulser le développement dans les régions déshéritées. Sauf que, malgré les facilitations, les privilèges et les aides consentis par l’Etat, celles déjà créées sous cette bannière plus politique qu’économique ont du mal à démarrer.
C’est dans ce contexte qu’un conseil ministériel consacré à ce dossier requérant une extrême urgence s’est tenu, samedi 21 décembre 2024, au palais du gouvernement à la Kasbah, présidé par le Premier ministre Kamel Madouri, qui a approuvé une série de nouvelles mesures censées encourager la création des entreprises communautaires, accompagner leur développement et renforcer les bases de leur gouvernance, de manière à garantir leur succès.
Une circulaire explicative pour les dispositions du décret-loi relatif à la création des entreprises communautaires sera ainsi publiée, ainsi que des guides sur les différentes étapes de création de ces entreprises.
Pour mieux accompagner ces entreprises, le conseil ministériel a aussi décidé de mettre à leur disposition des incubateurs spécifiques au sein des structures ministérielles concernées. Il a également recommandé d’intensifier les programmes de formation pour les différents intervenants publics et d’activer les unités de soutien aux investisseurs dans divers ministères.
Le conseil a, par ailleurs, approuvé la mise en place d’un plan de communication global visant à promouvoir les objectifs des entreprises communautaires, à encourager leur création et à instaurer une culture d’initiative collective et privée dans les programmes éducatifs et de formation.
En outre, des programmes seront mis en place pour commercialiser les produits de ces entreprises, leur attribuer une marque distinctive et créer une banque d’idées de projets à destination des futurs investisseurs, ajoute le communiqué gouvernemental.
En attendant de voir les résultats concrets de cette débauche d’efforts et de moyens publics, dont on espère qu’ils ne seront pas dépensés vainement, on espère aussi que le tissu économique national sortira enrichi de toute cette agitation, et non appauvri, comme on est en droit de le craindre au vu de l’aggravation des charges fiscales et autres infligées aux autres catégories d’entreprises qui font vivre l’économie tunisienne depuis des décennies.
Sur un autre plan, on entend trop le gouvernement parler des entreprises communautaires. Il est temps qu’on entendre aussi les entrepreneurs communautaires parler eux-mêmes de leurs entreprises. N’est-ce pas l’objectif recherché ?
I. B.
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