Mouwatinoun, l’initiative politique citoyenne indépendante des partis, lancée récemment par un groupe d’activistes de la société civile, a rendu publique le texte de sa «Plateforme politique» que nous reproduisons ci-dessous.
Qui sommes-nous ?
Mouwatinoun est une initiative politique qui s’appuie sur une plateforme démocratique, sociale et participative ouverte à toutes les forces attachées à la défense de la citoyenneté. Ses principes fondateurs reposent sur :
• les valeurs de la Révolution du 17 décembre 2010–14 janvier 2011 ;
• l’esprit de la Constitution de janvier 2014;
• les normes universelles des droits de l’Homme;
• le patrimoine historique réformiste de la Tunisie moderne.
Pourquoi cette initiative ?
Cette initiative est née dans le contexte de crise généralisée qui menace de saper le processus de transition démocratique dans lequel notre pays est engagé. Parmi les manifestations les plus alarmantes :
1. La crise de confiance, très répandue chez nos concitoyens, à l’égard de l’action et des acteurs politiques et la désaffection de la chose publique. Et ce, en raison de l’échec des gouvernements successifs à répondre aux attentes des gens depuis la Révolution et l’incapacité des partis politiques à tenir leurs promesses électorales.
2. Le délitement social aggravé par la paupérisation des classes moyennes, l’appauvrissement continu et la marginalisation de larges couches populaires frappées par la cherté de la vie.
3. La dégradation sans précédent des services publics de la santé, de l’éducation, de l’enseignement, du transport ainsi que des institutions culturelles et sportives.
4. Le mépris des dispositions de la Constitution et la désinvolture dans la mise en place des instances constitutionnelles, la réforme de la Justice et la réalisation effective de la justice transitionnelle.
5. L’emballement de l’économie parallèle et la prolifération des lobbies de la corruption qui mine les rouages de l’État et imprègne le tissu social.
6. L’emprise de l’argent politique sur le secteur de l’information qui escamote le rôle de contre-pouvoir dévolu aux médias
7. La prégnance de l’individualisme et de la débrouille aux dépens des valeurs de solidarité sociale comme en témoigne le désespoir grandissant au sein de la jeunesse dont de larges secteurs se détournent du pays et s’en vont chercher un autre avenir ailleurs. L’émigration «clandestine», tout comme la «fuite des cerveaux» et des capitaux constituent, à cet égard, une véritable hémorragie sociale. Sans parler d’autres symptômes comme les suicides, la délinquance, la toxicomanie qui ne cessent de s’amplifier…
8. L’hypothèque qui pèse sur notre souveraineté nationale et qui touche non seulement les finances et l’économie, mais également l’autonomie de la décision politique, intérieure et extérieure, du pays.
Quels sont nos objectifs ?
Mouatinoun entend s’atteler aux tâches suivantes :
1. Œuvrer à réhabiliter la culture démocratique auprès des citoyennes et des citoyens. Une culture pour affermir le vivre ensemble mais aussi pour changer les choses par la voie civile, pacifique, électorale et participative. Et pourquoi pas pour unir les Tunisiennes et les Tunisiens autour d’un projet politique ambitieux pour demain, autour d’un rêve commun.
2. Rassembler les forces constitutives d’une citoyenneté démocratique et sociale et impulser une dynamique participative en vue des prochaines élections législatives. L’objectif étant de proposer une alternative à la reconduction de l’actuelle coalition au pouvoir.
3. Élaborer des choix économiques de type nouveau afin de réduire sensiblement les déséquilibres régionaux, de redynamiser l’économie nationale : par l’encouragement des initiatives créatrices de richesses, la lutte contre le chômage, à commencer par celui des diplômés, la réhabilitation du rôle de l’État dans la redistribution des richesses et l’égalité des chances.
4. Prêter une attention particulière aux jeunes et à leurs capacités créatrices. Le renouvellement de la vie politique et civique passe par la jonction avec les nouvelles manières d’aborder la politique, les formes nouvelles inventé par les plus jeunes pour défendre leur liberté, leur créativité, leurs droits au travail et à la dignité.
5.Accorder toute sa place à l’action culturelle dans le processus de transition démocratique et valoriser son rôle dans le combat pour la transformation des mentalités et l’ancrage des notions de citoyenneté, de liberté et de créativité.
6. Mettre la réforme de l’enseignement au cœur du projet d’édification d’une deuxième République.
7. Mener à terme le projet d’indépendance du pouvoir judiciaire. Seule une justice impartiale et effective est à même de protéger les droits et les libertés des citoyens et de garantir la séparation des pouvoirs conformément à la Constitution et aux normes internationales.
Cette première ébauche est appelée à être approfondie par les échanges en vue de l’élaboration des priorités du programme de réforme dont l’élaboration finale se fera lors d’une Conférence nationale prévues dans les mois à venir.
Assises préparatoire pour une initiative citoyenne
Monastir, les 22 et 23 décembre 2018.
Mouwatinoun : Initiative citoyenne pour sortir la Tunisie du tunnel
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