Plusieurs instances nationales et internationales produisent des rapports réguliers sur l’état de l’économie tunisienne et le degré de réalisation des plans, des programmes et des projets mis en route par le gouvernement, mais on n’a pas l’impression que ces rapports sont pris en compte ou aident à rectifier le coup.
Par Atef Hannachi *
La revue synthétique du plan de développement 2016-2020 démontre des écarts importants entre les projections et les réalisations.
Le schéma suivant illustre ces écarts, qui mériteraient d’être expliqués et mis dans leur contexte économique national et international:
La question qui se pose est celle de savoir qui, en Tunisie, contrôle et qui opère le suivi des réalisations par rapport aux prévisions.
La Banque centrale de Tunisie (BCT) procède périodiquement à une analyse de la conjoncture économique nationale et internationale.
Toutefois, l’analyse de la conjoncture économique de la BCT se contente de faire des constats et ne propose pas au pouvoir exécutif les actions correctives à mettre en œuvre afin de réduire les écarts entre les projections et les réalisations.
Nous estimons que les écarts s’accentuent avec la situation actuelle de l’économie mondiale caractérisée par une instabilité permanente, due notamment aux conséquences de la pandémie de la Covid-19.
La Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaires international (FMI), entre autres instances internationales, établissent des rapports de suivi de la situation économique et émettent des recommandations aux pays membres et partenaires dont la Tunisie. Mais les rapports se multiplient et l’on se demande s’ils sont pris en compte et s’ils aident vraiment les autorités à rectifier le tir. On n’en est pas sûr, car souvent les problèmes soulignés s’aggravent et les solutions préconisées tardent à être mises en œuvre.
Face à ce hiatus et ce manque de réactivité de la part des décideurs politiques et de l’administration publique censés assurer le suivi d’exécution des plans, des programmes et des projets, nous estimons qu’il est dans l’intérêt de la Tunisie de mettre en place un organe chargé du contrôle du niveau de réalisation des prévisions de croissance, de l’identification des obstacles rencontrés et de la proposition d’actions correctives d’ajustement, selon une certaines périodicité, mensuelle ou trimestrielle, permettant de rectifier le tir à temps.
* Expert comptable.
Donnez votre avis