Une plainte a été déposée contre une patrouille de police à Sfax, accusée d’agression et tentative de meurtre sur un jeune homme.
Cela s’est passé le lundi 25 janvier 2016, vers 23 heures, sur la route de Mahdia Km4, à Sfax.
Mounir Abdouli, rattrapé par l’entrée en vigueur du couvre-feu, est tout de même sorti, car il était à court de cigarettes et espérait en trouver chez ses voisins.
Son avocat, Me Chahine Khelifi, a indiqué à Kapitalis que le jeune homme a été intercepté par une patrouille de police qui lui a demandé sa carte d’identité tout en lui reprochant d’avoir bravé le couvre-feu.
«Mounir leur a expliqué qu’il voulait juste chercher des cigarettes. Ils ont effectué les vérifications habituelles puis l’un des policiers lui a demandé pourquoi il n’était pas recherché par les services de police. Mon client a alors répondu qu’il est patriote et aime son pays, expliquant qu’il a effectué son service militaire et défendu sa patrie», raconte Me Khelifi, ajoutant que le policier, prenant probablement ses paroles pour de la provocation, l’a frappé au visage.
«Inexplicablement, 3 policiers se sont mis à le frapper au visage, et partout sur le corps. Quand Mounir est tombé à terre, un 4e agent a demandé à ses collègues d’arrêter, les avertissant qu’ils allaient tuer le jeune homme», ajoute l’avocat.
Les agresseurs ont ensuite jeté Mounir Abdouli près de la benne aux ordures avant de s’en aller. Ce sont les voisins qui l’ont retrouvé, inconscient, à l’aube du mardi 26 janvier 2016.
La victime a porté plainte contre ses agresseurs et le procureur de la république, qui s’est montré coopératif, a ordonné l’ouverture d’une enquête, indique encore Me Khelifi. Le chef du district de police de Sfax a également contacté la victime et lui a présenté des excuses en s’indignant du comportement des policiers, promettant d’infliger des sanctions administratives à ses agresseurs.
«Ils l’ont complètement amoché. Mounir devra subir 2 opérations. Nous sommes les premiers à encourager nos forces de l’ordre qui font un travail extraordinaire pour nous protéger et pour sécuriser le pays, mais nous devons également dénoncer ce comportement inacceptable. Quelles que soient les circonstances, nul n’a le droit de faire subir à un être humain de pareilles violences», conclut l’avocat, qui, dit-il, soutiendra son client jusqu’à ce que justice soit faite.
Y. N.
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